Mathias Enard : «La baraka de Cheikh Abderrahmane»
Par Zerrouk Benmokhtar – Mathias Enard vient de remporter, mardi 3 novembre, l'édition 2015 du prestigieux prix Goncourt 2015 pour son roman Boussoleédité chez Actes Sud, qui raconte l'histoire d'un musicologue amoureux de l'Orient, insomniaque, et épris d'une jeune femme insaisissable, spécialiste de l'orientalisme. Cet écrivain, déjà primé à plusieurs reprises, notamment en septembre 2015 avec le prix des libraires de Nancy-Le Point pour le même roman, et le prix Goncourt des lycéens en 2010 pour Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, est connu par sa fascination pour l’Orient. Agé de 43 ans, il a été élu dès le premier tour de scrutin par six voix. L’écrivain dans une déclaration à la presse à son arrivée mardi au restaurant Drouant à Paris, s’est dit «extraordinairement heureux» d’avoir eu le prix Goncourt, le plus prestigieux de l’édition francophone, ajoutant : «Je suis surpris et très heureux. Je reviens d’Alger, figurez-vous, et de Beyrouth. Et peut-être la baraka de Cheikh Abderrahmane, le patron d’Alger, et Saint Georges de Beyrouth ont fait ça et j’en suis extraordinairement heureux.» Pour rappel, le 3 septembre 2015, réunis chez Drouant, les jurés du Goncourt, qui se compose de Bernard Pivot, président, Paule Constant, Pierre Assouline, Régis Debray, Françoise Chandernagor, Didier Decoin, Edmonde Charles-Roux, Philippe Claudel, Patrick Rambaud et Tahar Ben Jelloun dévoilent une première liste de 15 titres en lice pour le prix littéraire le plus convoité de l’année, suivi de deux sélections effectuées les 6 et 27 octobre. Le 27 octobre, l'Académie Goncourt dévoile depuis le musée du Bardo les quatre finalistes en lice pour le plus prestigieux des prix littéraires français, qui sera décerné mardi 3 novembre. Les quatre auteurs en lice sont le Franco-Tunisien Hédi Kaddour pour son roman Les prépondérants(Gallimard), Nathalie Azoulai avec Titus n’aimait pas Bérénice(P.O.L.), Mathias Enard avec Boussole(Actes Sud) et Tobie Nathan avec Ce pays qui te ressemble(Stock). Bien que donné favori, pour son roman 2084, l’Algérien Boualem Sansal, seul auteur sélectionné dans toutes les premières listes des prix littéraires, est écarté de celle du Goncourt, au même titre qu’Alain Mabanckou (Petit piment). Pour le prix Renaudot, il a été attribué à Delphine de Vigan pour son livre D'après une histoire vraie(JC Lattes), vendu à plus de 107 000 exemplaires, qui était la seule femme en lice pour ce prix. A rappeler qu’en 2014, Lydie Salvayre avait remporté le Goncourt pour Pas pleurer, édité au Seuil.
Voici la liste nominale de la première sélection : Christine Angot, Un amour impossible, Flammarion ; Isabelle Autissier, Soudain, seuls, Stock ; Nathalie Azoulai, Titus n’aimait pas Bérénice, P.O.L ; Olivier Bleys, Discours d’un arbre sur la fragilité des hommes, Albin Michel ; Mathias Enard, Boussole, Actes Sud ; Nicolas Fargues, Au pays du p’tit, P.O.L ; Jean Hatzfeld, Un papa de sang, Gallimard ; Hédi Kaddour, Les Prépondérants, Gallimard ; Simon Liberati, Eva, Stock ; Alain Mabanckou, Petit piment, Seuil ; Tobie Nathan, Ce pays qui te ressemble, Stock ; Thomas B. Reverdy, Il était une ville, Flammarion ; Boualem Sansal, 2084, Gallimard ; Denis Tillinac, Retiens ma nuit, Plon ; et Delphine de Vigan, D'après une histoire vraie, JC Lattès.
Z. B.
Ndlr : Les idées et opinions exprimées dans cet espace n’engagent que leurs auteurs et n’expriment pas forcément la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.