Ali Benflis : «La loi de finances 2016 est obsolète»
Le bureau politique de Talaie El-Hourriyet a tenu, aujourd’hui samedi au siège du parti, sa réunion ordinaire sous la présidence de Ali Benflis. Le BP a déclaré que «la nation est confrontée à une véritable crise de régime du fait de la vacance du pouvoir, de l'illégitimité des institutions et de la situation de quasi-cessation d'activités dans laquelle elles se trouvent», estimant que «le dépassement d'une crise de cette nature et de cette ampleur ne peut être circonscrit dans les limites de ravalements constitutionnels de façade». Pour le parti de Benflis, il est nécessaire «le retour» au choix du peuple souverain à travers des élections définitivement et effectivement mises à l'abri de la fraude que le régime politique en place utilise, selon lui, comme instrument de son maintien au pouvoir en dépit de ses défaillances, de ses échecs et de la perte d'autorité, de crédibilité et de confiance auprès des citoyennes et des citoyens. Il a expliqué que «la fraude» ne pourra être bannie du système politique national que par la mise de tous les scrutins à venir hors de portée de toute immixtion, interférence ou détournement de la part du régime politique en place et de son appareil politico-administratif. Tout en annonçant le renouvellement d’une «demande instante de création d'une instance nationale indépendante de préparation, d'organisation et de contrôle de l'intégralité des processus électoraux à venir», le BP de Talaie El-Hourriyet a relevé avec regret et préoccupation «l'escalade dans le langage de menace, de chantage et d'intimidation» qui a pris pour cibles toutes les positions critiques à l'égard du régime politique en place et les idées contraires ou les opinions divergentes des siennes exprimées par la société civile, les médias ou l'opposition nationale. Pour lui, un tel langage est le signe d'un pouvoir dans un état de perte de confiance et de désarroi. Concernant la loi de finances 2016, le BP a estimé que ce projet «s'inscrit dans une logique purement et limitativement comptable, inapte à mettre le pays en position de relever effectivement la gravité des défis que lui pose la crise économique». Il a fait savoir que l’Algérie est le seul pays encore dépourvu de stratégie globale, cohérente et performante face à la crise de la chute des prix du pétrole et à la diversité de tous ses impacts qui se font déjà lourdement sentir sur l'économie nationale, ajoutant que le gouvernement «reprend à son compte» des recettes dont l'insuffisance destine le pays à aller au-devant d'une aggravation de la situation économique actuelle. Et soulignant que l'approche étroitement fiscaliste adoptée par le gouvernement n'est qu'un «adjuvant» de courte vue tant elle se confine au seul traitement des manifestations comptables de la crise plutôt qu'aux dysfonctionnements fondamentaux de l'économie nationale. «La démarche du gouvernement fait porter le poids de la lourde pression fiscale décidée à certaines catégories de la population et en exonère les niches clientélistes et rentières de même que celles de l'argent douteux», a conclu le bureau politique de Talaie El-Hourriyet.
Houneïda Acil