Plaire aux étrangers
Par Kamel Moulfi – «Aujourd'hui, les opérations de commerce extérieur sont totalement libres et s'effectuent dans le respect des réglementations et procédures bancaires et douanières», peut-on lire sur le site du ministère du Commerce. On sent, derrière cette simple phrase, le désir de plaire aux étrangers qui nous observent à partir du siège du Fonds monétaire international (FMI) ou des groupes financiers internationaux, et qui nous pressent, par leurs médias algériens interposés, de pousser plus loin encore les «réformes», ouvrir plus l’économie, supprimer les subventions, privatiser, annuler le 51/49, bref brader le pays avec toutes ses ressources à leur profit et appauvrir notre population. L’intégration à l’économie mondiale a fait partie des injonctions lancées à l’Algérie par le FMI, parce que cela entraînait la libéralisation du commerce extérieur. Dans les années 1990, les dirigeants ont engouffré l’Algérie dans cette voie. On a appelé cela «réformes économiques» alors qu’il s’agissait de conditions imposées par le FMI. Les importations ont été libérées par le désengagement de l’Etat qui a été opéré dans la précipitation sous la très forte pression combinée du FMI et des prédateurs algériens. Ensuite, ces prédateurs-importateurs, couverts par le prétexte des «réformes», se sont comportés comme dans une jungle. Ils ont transformé le pays en un immense bazar à ciel ouvert avec des lieux cultes, véritables marchés de gros, aux noms de villes, familiers à tous les Algériens. Le ministre du Commerce qui connaît la situation pour avoir occupé ce poste entre 1996 et décembre 1999 sait de quoi il parle. Il a donné une information qui était dans l’air – la pratique de la surfacturation sur les importations –, mais il a rajouté une grosse louche avec l’estimation de son ampleur. Sa révélation a été qualifiée à juste titre de «pavé dans la mare» (voir article d’Algeriepatriotique). Les Algériens attendent maintenant la suite, c’est-à-dire punir les délinquants et corriger les erreurs qui leur ont permis de prospérer.
K. M.
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