Le procureur général rassure : la vie privée ne sera pas surveillée
L’Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication (TIC), institué par l’Algérie, a pour fonction de lutter contre les auteurs d’infractions utilisant les TIC, a affirmé Abdelkrim Djadi, procureur général et conseiller au ministère de la Justice, ce matin, à l’émission «Invité de la rédaction» de la Chaîne III de la Radio nationale. Il est hors de question, selon lui, que le dispositif mis en place par cet organe surveille la vie privée des Algériens qui communiquent par le biais d’Internet. Seules sont ciblés les actes terroristes, les atteintes à la sûreté de l’Etat et le crime transnational organisé. La vie privée des personnes sera, au contraire, protégée par ce dispositif. Le fonctionnement de cet organe est entouré du maximum de mesures de précaution pour éviter les dérives. Il ne peut être activé que sur autorisation d’un juge d’instruction ou d’un magistrat et il sera supervisé et contrôlé par un comité directeur dont la présidence sera assurée par le ministre de la Justice et qui comprendra des ministres concernés, ainsi que les responsables des services de sécurité aux côtés de deux magistrats de la Cour suprême, désignés par le Conseil supérieur de la magistrature. Conformément aux dispositions du Code de procédures pénales, il sera doté d’officiers et d’agents de la Police judiciaire issus des services de renseignement, de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale. A propos de la détention préventive, le procureur général et conseiller au ministère de la Justice a affirmé qu’elle est devenue l’exception avec un taux normal par rapport à la masse des affaires qui sont jugées. Il estime que le récent amendement du texte de procédure pénale a renforcé la protection des libertés et des droits de l’Homme et permis la correction de toutes les décisions pouvant nuire à la liberté des personnes. La procédure pour placer une personne sous mandat de dépôt est échue désormais à un juge de siège sous la forme d’une procédure de comparution immédiate, et si le non-lieu est prononcé, la personne est mise en liberté. L’Algérie est aux normes internationales, au plan des textes et des organes, en matière de lutte menée contre le phénomène de la corruption, estime Abdelkrim Djadi. La nouveauté est dans les mécanismes créés pour protéger ceux qui dénoncent la corruption. Des dispositions seront prises pour assurer la protection des témoins, des experts et des victimes, par exemple leur faire changer de résidence et même d’identité. La lutte contre la corruption exige, selon lui, de s’adapter en permanence parce que les typologies de ce crime évoluent.
Houari Achouri