Violences faites aux femmes : le cri de Chafia Mentalecheta
Dans un communiqué parvenu à la rédaction, la députée de l’émigration Chafia Mentalecheta dénonce le blocage de la loi sur les violences faites aux femmes, adoptée à la majorité par les députés de la première chambre le 5 mars dernier. Pour elle, ce blocage induit «une double obstruction». D’abord, il empêche, selon la députée, les femmes de «passer du statut de proie à celui de citoyenne», puis il empêche l’Etat d’«assumer son rôle de protecteur de l’ensemble des citoyens». L’auteure du communiqué craint, ainsi, que l’assurance de ne pas être inquiétés puisse rendre les agresseurs de femmes «de plus en plus violents». Mme Mentalecheta cite le drame vécu par la jeune Razika à Magra, dans la wilaya de M’sila, comme «l’illustration parfaite» d’une situation de l’impuissance de toute la société, obligée , d’après ses termes, à «être spectatrice de leur crime». «Combien de femmes doivent-elles encore subir la sauvagerie, la barbarie, la bestialité et le sadisme pour qu’enfin le gouvernement engage sa responsabilité et oblige le Sénat à assumer la sienne ?» s’interroge l’élue de l’émigration qui estime que «seuls, les slogans et la célébration en grande pompe de la Journée internationale de la femme ne suffisent plus à faire des remparts contre la violence». Elle réclame une application rigoureuse de la loi qui, selon elle, «au-delà de sa nature répressive a aussi une vertu éducative». Appelant à un sursaut de conscience, elle espère enfin que «les cris de Razika ne seront pas tombés dans les oreilles de sourds et que la loi sur les violences faites aux femmes sera rapidement et définitivement adoptée et appliquée», conclut le communiqué.
R. Mahmoudi