Al-Assad : «Paris a contribué à l’expansion du terrorisme»
Le président syrien, Bachar Al-Assad, a réagi aux fusillades de Paris en mettant en cause la politique française au Moyen-Orient qui a contribué, selon lui, à «l’expansion du terrorisme». «Les politiques erronées adoptées par les pays occidentaux, notamment la France, dans la région ont contribué à l'expansion du terrorisme», a dit Al-Assad cité par l'agence officielle syrienne Sana. Le président syrien, qui fait face depuis cinq ans aux groupes terroristes qui ont bénéficié du soutien politique et logistique des pays occidentaux, a fait ses déclarations devant une délégation française dirigée par le député Thierry Mariani (Les Républicains), qu’il a reçue. «Les attaques terroristes qui ont visé la capitale française ne peuvent être dissociées de ce qui s'est produit dernièrement à Beyrouth, ni de ce qui se passe depuis cinq ans en Syrie», a-t-il martelé, estimant que «la France avait connu hier ce que la Syrie vit depuis cinq ans». «On avait averti sur ce qui allait se passer en Europe il y a trois ans, on avait dit : ne prenez pas ce qui se passe en Syrie à la légère. Malheureusement les responsables européens n'ont pas écouté», a affirmé Al-Assad sur Europe 1, soulignant que «faire seulement des déclarations contre le terrorisme ne sert à rien, il faut le combattre». Le président syrien se dit «prêt» à coopérer dans la lutte contre le terrorisme avec tous les Etats sérieux, considérant que le gouvernement français n’était «pas sérieux» et pratiquait le double langage. «Nous sommes prêts à combattre le terrorisme avec ceux qui le veulent vraiment et, jusqu'ici, le gouvernement français n'est pas sérieux», a-t-il soutenu, estimant qu’«on ne peut pas faire de la coopération des services secrets sans faire de la coopération politique». Pour Al-Assad, il ne peut pas y avoir de «bons» et de «mauvais» terroristes. Les fusillades de Paris résonnent ainsi comme un retour de flammes d’un gouvernement qui refuse d’admettre qu’en Syrie comme en Irak il y a pas d’«opposition armée» mais des groupes terroristes lourdement armés qu’il faut combattre par tous les moyens pour éviter qu’il y ait encore des victimes un peu partout dans le monde. Il faut rappeler que depuis l’avènement de Daech, plus de 15 millions de Syriens ont dû quitter leur pays pour échapper à une mort certaine.
Rafik Meddour