Toujours trois coupables
Par M. Aït Amara – Des dizaines d’innocents sont morts dans un attentat sauvage commis en France, comme il en meurt des centaines chaque jour en Syrie, en Irak, au Yémen, en Libye, au Mali et ailleurs. L’opinion publique française, assommée par des médias dominants manipulateurs, doit comprendre une fois pour toutes, qu’en matière de terrorisme, il y a toujours trois coupables. En Algérie, dans les années 1990, le feu qui alluma la mèche de la décennie noire trouvait sa source dans la violation de la Constitution de 1989, qui interdisait la création de partis politiques sur une base religieuse. Cette violation a permis à des extrémistes religieux fanatiques, financés par les pétrodollars des monarchies du Golfe et adoubés par les officines occidentales, de se servir de la mosquée et de l’école pour endoctriner les citoyens avant de les faire voter pour le «parti de Dieu». L’arrêt salutaire du processus électoral en janvier 1992 a, par la suite, sauvé le pays de l’instauration imposée d’un Etat théocratique et mis à nu, par la même, les desseins occultes des promoteurs de l’islam politique et dévoilé leur véritable visage, lorsque ceux-ci ont massacré des dizaines de milliers de citoyens innocents en guise de représailles. Il y a eu, donc, trois coupables directs dans la tragédie algérienne : les responsables politiques, les commanditaires qui tiraient les ficelles dans l’ombre et les auteurs physiques des actes terroristes qui ont fait près de 70 000 morts. Dans le cas de la France, ces trois coupables sont clairement identifiés, mais la redoutable machine politico-médiatique empêche les Français de comprendre ce qu’il leur arrive, se fiant aveuglément au discours de leurs dirigeants et acceptant, sans réagir, la politique étrangère qu’ils leur imposent, bien qu’elle soit porteuse de menaces sérieuses sur leur sécurité et de graves risques de déchirements intercommunautaires dans ce pays où vit un grand nombre de musulmans. Les auteurs des attaques terroristes commises en plein Paris, hier soir, sont facilement identifiables. Ce sont les mêmes que ceux qui ont perpétré des actes similaires en France dans un passé récent et les mêmes, aussi, qui se préparent en ce moment même à en commettre d’autres à l’avenir. Il s’agit de tous ces laissés-pour-compte, ces indésirables, ces parias qui ont grandi dans les banlieues françaises, ni totalement Français ni entièrement Arabes, et qui ont trouvé la «réponse» à leur interrogation dans l’incarnation des «frères en armes» qui «se battent pour quelque chose là-bas» (en Syrie), et leur «salut» dans un couteau, une kalachnikov, une grenade et – demain, peut-être – une «armée islamique». Les commanditaires sont également connus. Ce sont les alliés économiques de la France et ses partenaires avec qui Paris partage totalement les positions sur la crise syrienne, au premier rang desquels le régime criminel d’Arabie Saoudite qui, pour aider la France à traverser sa passe difficile, lui achète une marchandise de pacotille dont il ne se servira même pas. Quant aux premiers coupables du drame d’hier et ceux d’avant et d’après, ils s’appellent Nicolas Sarkozy et Bernard Henri-Lévy. Le premier, ancien président factice aux ordres de ses maîtres transatlantiques, le second agent du sionisme international au service de l’Etat voyou d’Israël. La solution au terrorisme est entre les mains des Français. Elle se résume à un sursaut national qui devra mettre un terme à la politique interventionniste de leur pays, inaugurée par Nicolas Sarkozy et poursuivie par le pouvoir socialiste sous la conduite de François Hollande. Autrement dit, elle n’est pas dans les sempiternels appels à «l’unité» lancés par l’Elysée pour anesthésier l’opinion française après chaque drame, mais dans le changement radical des choix stratégiques de cette puissance économique qui a perdu son indépendance depuis le 6 mai 2007.
M. A.-A.
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