Groupe des 16 : «Nous sommes face à un pouvoir parallèle»
Le groupe des seize personnalités qui ont rendu publique une lettre au président de la République pour lui demander audience a organisé, samedi, une conférence de presse au siège du Parti des travailleurs (PT) à Alger. Prenant la parole, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, estime que le groupe dont elle fait partie «ne demande qu’à être reçu par le président de la République», et dit ne pas comprendre les attaques de certains partis politiques qui, selon elle, «insinuent que le Président ne peut pas répondre à notre appel», qualifiant ces pratiques dignes d’un «pouvoir parallèle qui confirme qu’on va vers le totalitarisme». Sur la même lancée, la secrétaire générale du PT s’interroge si les projets présentés au Président étaient les mêmes que ceux présentés à l’APN, et doute «très fort» que le Président soit au courant de la démarche du groupe des 16 qui lui demande audience. Ce qui, pour Louisa Hanoune, ne doit pas être jugé en soi comme une «réponse négative», car, selon elle, la démarche a réussi à ranimer le débat politique au sein de la société et dans les cercles politiques et intellectuels. Autre membre du groupe à intervenir lors de la conférence de presse, le moudjahid Abdelkader Guerroudj a défendu le principe de la démarche, en insistant sur le caractère «désintéressé» de leur initiative. «Il faut que le peuple algérien sache que nous n’avons pas d’intérêts personnels derrière cette initiative», a-t-il lancé. Prenant la parole, la sénatrice et ancienne moudjahida Zohra Drif a, d’entrée, souligné que «la réaction violente de certains responsable ne nous surprend guère», allusion faite à Amar Saïdani, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal qui avaient opposé une fin de non-recevoir à la demande des «16». Lui succédant, l’ex-commandant de l’ALN et membre fondateur du FFS Lakhdar Bouregaâ a déclaré que le groupe demandera d’avoir un bilan économique du 4e mandat, «si d’aventure on n’a pas de réponse positive pour notre réception par le président de la République».
R. Mahmoudi