Détournement de l’argent du pétrole par Chakib Khelil : Ghozali répond à Saïdani
L’ancien Premier ministre Sidi-Ahmed Ghozali est revenu aujourd’hui sur Sonatrach et les affaires de corruption en répondant clairement au secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, transformé en fervent défenseur de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil. Animant une conférence au campus des jeunes du RCD, ouvert aujourd’hui à Alger, l’ancien PDG de Sonatrach durant les années 1960 et début des années 1970 estime que ce qu’il s’est passé au sein de cette première entreprise publique algérienne était trop grave pour qu’on le qualifie d'une simple histoire de règlement de comptes. «L’enquête a duré plusieurs mois, voire même plus, et il dit qu’il a été informé par le biais de la presse. Soyons sérieux. On ne peut pas être à la tête d’un secteur pendant douze années et ne rien savoir ce qu’il se passe à l’intérieur», a souligné Ghozali, qui dit respecter entièrement la présomption d’innocence. Le conférencier cite l’enquête menée par la justice italienne qui concerne des commissions de 200 millions d’euros. «L’affaire en justice en Italie concerne une entreprise qui a obtenu des marchés colossaux en Algérie en payant des commissions. Pourquoi les autorités algériennes ne se sont-elles pas portées partie civile au nom du peuple algérien ? Ne s’agit-il pas de l’argent des Algériens ?» s’est-il interrogé, estimant que «la moindre des choses est que le responsable du secteur, qu’il soit ministre ou pas, soit invité dans l’affaire Sonatrach comme témoin». Sid-Ahmed Ghozali, qui connaît bien le secteur et son fonctionnement, affirme ainsi que «l’affaire Sonatrach n’est pas une histoire de règlement de comptes». Une réponse directe au secrétaire général du FLN, qui multiplie les sorties médiatiques dans lesquelles il déclare que Chakib Khelil, réfugié aux Etats-Unis, a été victime d’un «complot» et affirme qu’il est, à ses yeux, «le meilleur ministre de l’histoire de l’Algérie».
Rafik Meddour