Sofiane Djilali : «Bouteflika n’existe plus que sur les photos»
Le président du parti Jil Jadid, Sofiane Djilali, a tiré à boulets rouges sur Amar Saïdani, secrétaire général du FLN, qui s’immisce, selon lui, dans des affaires qui ne le regardent pas. Lors d’une conférence de presse qu’il a animée aujourd’hui à Zéralda, sur la côte ouest d’Alger, Sofiane Djilali dit ne pas comprendre comment Amar Saïdani ose s’exprimer désormais au nom de l’Algérie sur des questions régionales et internationales. «Amar Saïdani parle désormais de la politique étrangère… Nous nous interrogeons sur le rôle de la Présidence et du ministère des Affaires étrangères », a-t-il dit, qui a vertement critiqué le SG du FLN l’invitant à s’occuper plutôt de son parti qui peine à resserrer ses rangs. Sofiane Djilali estime que les agissements d’Amar Saïdani renseignent sur le niveau de «paralysie» et de «blocage» que connaissent les institutions de la République. Cela n’aurait pas été possible, aux yeux de Sofiane Djilali, si le président Abdelaziz Bouteflika était en possession de toutes ses facultés lui permettant d’assumer pleinement et totalement sa fonction présidentielle. Le président de Jil Jadid décrit ainsi une «situation dangereuse dans laquelle se trouve l’Algérie», «un pays bloqué et à l’arrêt». Pour lui, la seule solution à cette crise est éminemment politique à laquelle il faut un traitement purement politique. Ce traitement, selon lui, passe par «la restitution de la légitimité du peuple». «Le président Bouteflika n’a plus d’existence que sur les photos. Il n’a qu’une existence virtuelle. La fonction présidentielle a été détournée avec son consentement», a affirmé Sofiane Djilali pour lequel le pays va à sa perte. Le président de Jil Jadid impute la responsabilité de cette situation et ses graves conséquences futures sur le pays à ceux qui refusent d’assumer leurs responsabilités constitutionnelles, à leur tête le président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, qui a accepté de valider le dossier de candidature d’un candidat malade en 2014. «Le fait d’imposer un président malade aux Algériens est un coup d’Etat en soi. Il faut cesser de mentir aux Algériens et leur dire que vous n’avez qu’un président virtuel», a-t-il martelé, appelant dans ce sillage les ministres «à arrêter leur comédie en posant comme s’ils étaient réellement dans un vrai Conseil des ministres». Sofiane Djilali estime dans le même contexte qu’en raison de l’état de santé du président Bouteflika, son parti rejette toute révision constitutionnelle, considérant que le plus urgent est d’élire un président en pleine possession de ses facultés physiques et mentales pour faire face à la situation de crise que connaît l’Algérie. Sofiane Djilali affirme que l’opposition réunie au sein de l’Instance de suivi et de coordination (ISCO) poursuit ses concertations en vue de la prochaine rencontre. Il refuse de critiquer la démarche des dix-neuf personnalités qui ont demandé, en vain, une audience au chef de l’Etat pour s’assurer qu’il est réellement le dirigeant du pays.
Rafik Meddour