L’économiste Olivier Delamarche appelle à juger Sarkozy pour avoir répandu le terrorisme
L’économiste français Olivier Delamarche, associé et gérant de Platinium Gestion, appelle à sanctionner les vrais responsables de la situation qui a amené les attentats de Paris du vendredi 13 novembre. Sur le plateau de BFM Business, hier, il a dénoncé le fait que «des gens qui coulent des pays, qui coulent des banques, qui virent du monde ne sont jamais inquiétés». Il pointe du doigt la politique étrangère française «mauvaise depuis quinze ans» qui consiste, selon son constat, à suivre la politique étrangère des Etats-Unis qui est «complètement nulle», dit-il. «Ce ne sont jamais ceux qui nous mettent dans cette situation qui le paient, ce sont les populations malheureusement, et les gens qui nous ont mis dans cette situation, eux, ne sont jamais inquiétés», souligne Olivier Delamarche qui ne cite pas de noms, mais l’allusion à l’ex-président français Nicolas Sarkozy est évidente. Cette allusion se précise encore plus quand il dénonce l’alliance de la France avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, des régimes qui, rappelle-t-il, sont loin d’être démocratiques, et «on a systématiquement viré des dirigeants, probablement des ordures, mais qui étaient des laïcs». Il trouve, à juste titre, hallucinant qu’«à chaque fois, on arme des gens qui se retournent systématiquement contre nous». C’est le résultat, selon lui, de l’incompétence dans l’analyse géopolitique. Elle entraîne aussi bien côté américain qu’européen des «choses qui sont extraordinaires». Pour Olivier Delamarche, il ne fallait pas entraîner les groupes terroristes ni leur fournir de l’argent. Le vrai problème soulevé par l’économiste français est que les responsables de cette situation ne sont pas sanctionnés. Les seuls qui paient, insiste-t-il, «ce sont les malheureux qui se sont fait tirer comme des lapins à la terrasse des cafés». Il critique les bombardements en Syrie par l’aviation française, «c’est la réponse la plus bête», dit-il, même si «ça soulage». Il est convaincu que ces bombardements n’empêcheront pas de nouveaux attentats en France. Cette riposte confirme que les dirigeants sont incompétents, ajoute l’économiste français. Il affirme que tant qu’il n’y a pas de sanctions contre les dirigeants qui ont exposé la France aux attentats terroristes de la soirée du 13 novembre, «il n’y aura aucun changement» et d’autres attentats pourront être commis. Olivier Delamarche n’est pas le seul à faire le vrai diagnostic et à aller à contre-courant des «spécialistes» qui continuent à ergoter sur la religion et qui suggèrent de persister dans la même politique étrangère de façon aveugle sans voir où sont les intérêts de la France et de sa population. Une politique étrangère résumée dans le mot guerre, répété par Hollande, Valls, et à leur suite les autres ministres et certains responsables politiques ; une guerre qui est proclamée également à l’intérieur de la France. En fait, c’est la même aventure qui continue sans tirer les leçons de l’intervention précipitée et irréfléchie en Libye où tout s’est effondré après l’assassinat de Mouammar Kadhafi, entraînant des effets désastreux dans le voisinage, en Tunisie et surtout dans le Sahel. Comment peut-on éluder avec une telle facilité la question de la responsabilité des dirigeants politiques français, en premier lieu Sarkozy, dans l’insécurité installée en France par les attentats du 13 novembre ? C’est le sens du message d’Olivier Delamarche sur le plateau de BFM.
Houari Achouri