Menace larvée
Par Karim Bouali – Il est définitivement admis que la véritable menace terroriste vient désormais du Maroc. Pays en apparence calme et stable, le royaume chérifien vit, en réalité, sur un volcan qui risque d’érupter à tout moment. Les derniers attentats de Paris le montrent. D’abord, parce que les principaux exécutants de la sanglante fusillade du Bataclan et des explosions de Saint-Denis sont originaires de ce pays et qu’ils sont entrés de Belgique où les ressortissants marocains représentent la première communauté étrangère. Le régime marocain qui a joué avec le feu dans les années 1990, pour «enfoncer» son voisin de l’Est frappé de plein fouet par une vague de terrorisme inouïe, va très vraisemblablement subir les contrecoups de sa politique égoïste et aventureuse, maintenant que l’Algérie a réussi à resserrer l’étau autour des groupes islamistes armés. Le second élément qui confirme cette menace, c’est l’arrestation par la police turque de huit Marocains arrivés à bord d’un vol en provenance de Casablanca et qui voulaient se rendre illégalement en Allemagne, selon des informations rapportées par l’agence turque Anatolie. Les huit suspects voulaient se faire passer pour des réfugiés pour pouvoir suivre le même itinéraire qui conduit des centaines de milliers de Syriens et d’Irakiens vers l’Europe, via plusieurs pays en prenant comme point de départ la Turquie. Après la vague de djihadistes tunisiens qui se sont rendus par milliers en Syrie, encouragés par l’arrivée du parti islamiste Ennahda au pouvoir au lendemain du renversement du régime de Benali, et le déclenchement d’une guerre civile en Libye suite à l’intervention militaire franco-britannique qui a enfanté l’hydre terroriste dans ce pays naguère prospère, voici venu le temps pour les terroristes marocains de rallier Daech en nombre. Ils se ruent, à leur tour, vers la capitale turque où les attend un pouvoir islamiste pourvoyeur de terroristes pour le compte de ce mouvement dont tout le monde s’accorde à dire qu’il a été créé par les Etats-Unis, au même titre qu’Al-Qaïda, financé par les monarchies du Golfe et géré dans sa partie logistique par le régime d’Ankara. L’armée algérienne qui a renforcé ses effectifs aux frontières est, sud-est et sud, n’a jamais négligé la partie ouest, surveillée avec minutie depuis les années 1970. L’Algérie, qui avait dû affronter le terrorisme seule durant la décennie noire, devra continuer à se battre sans ses voisins, complices (Maroc), en proie à des problèmes sécuritaires (Libye) ou à des difficultés économiques (Tunisie), pour continuer de tenir en joue les terroristes qui n’arrivent pas à desserrer l’étau autour des différents groupes armés qui infestent la région. Lesquels groupes armés sont conscients qu’ils ne pourront atteindre leur objectif au Maghreb, au Sahel et en Méditerranée tant qu’ils n’arriveront pas à ouvrir une brèche dans l’obstacle algérien qui se dresse devant eux.
K. B.
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