En proie au péril extrémiste au même titre que la France : la Suisse va-t-elle extrader Mourad D’hina ?
Longtemps bernées par les affabulations mensongères d’ONG pro-islamistes comme Trial, les autorités suisses se sont brutalement réveillées d'un long sommeil, au lendemain des attentats sanglants de Paris. Prises en sandwich entre les allégations des pseudo-défenseurs de droits de l’Homme qui évoquaient une «persécution» de «militants politiques» par «le régime militaire d’Alger», et les informations fondées des services secrets qui n’ont pas cessé de mettre en garde contre le péril extrémiste islamiste, les décideurs politiques suisses ne savaient plus qui croire. Depuis le 13 novembre dernier, le danger que représentent les résidus du FIS hébergés sur le sol helvétique depuis le milieu des années 1990 à ce jour, se précise de plus en plus. Si les filières djihadistes se sont décalées vers d’autres pays, comme le Maroc, la Tunisie et, plus loin, la Syrie et l’Irak, il n’y a aucun doute sur la relation directe entre cette nébuleuse terroriste incarnée par Daech et les groupes islamistes armés (GIA) qui ont mis l’Algérie à feu et à sang pendant la décennie noire. Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) a placé dans son dernier rapport 2015 les «partisans du djihad» comme le risque numéro un sur la sécurité du pays. Ils sont désormais dans le collimateur des autorités. Trente-trois de ces personnes soupçonnées d'avoir des liens avec des groupes islamistes extrémistes, on fait l’objet de procédures judiciaires, selon l’AFP, qui cite le bureau du procureur suisse. Berne redoute des attentats qui seraient en relation avec une cellule d’islamistes extrémistes repérée à Schaffhouse, dans l'Extrême-Nord, à la frontière avec l'Allemagne. D’après les médias locaux, quelque quarante départs ont été enregistrés, en octobre dernier, vers des destinations où opèrent des groupes terroristes. Les autorités helvétiques craignent que les défaites des groupes terroristes sur le terrain en Syrie ou en Irak entraînent le retour en Suisse des «djihadistes» locaux formés à l’usage des armes et décidés à agir comme ils l’ont fait en France et s’apprêteraient à le faire en Belgique, en bénéficiant du soutien logistique d’éléments acquis à leurs projets criminels. La menace terroriste est prise au sérieux, ce qui explique les mesures préventives d’interpellation des «partisans du djihadisme». La Suisse a depuis longtemps offert un asile complaisant aux activistes algériens de l'ex-FIS alors qu’ils n’hésitaient pas à applaudir les attentats terroristes commis en Algérie. Et ces extrémistes se trouvent toujours en Suisse où ils continuent de bénéficier, ainsi, d’une zone de repli qui leur permet de propager leur discours haineux en toute liberté à travers les réseaux sociaux et le mouvement associatif, sans que les autorités politiques suisses y mettent un terme. Tant que ces résidus du FIS seront encore présents et en activité à Genève et dans d'autres métropoles occidentales, à Londres notamment, l'Europe sera en danger, même s'ils feignent de dénoncer les attaques terroristes qui sont menées par Daech, dont ils représentaient, du reste, l'embryon en Algérie dans les années 1990. Mourad D’hina, qui dirigeait une cellule spécialisée dans l’assassinat des intellectuels, sera-t-il enfin extradé vers l’Algérie où les journalistes l’attendent de pied ferme pour le traduire en justice ? Une pétition a été signée dans ce sens.
Karim Bouali