Nouvel attentat en Tunisie : Daech cherche à camoufler sa déroute en Syrie
Un bus de la Garde présidentielle a explosé près du siège de l'ancien RCD, au centre-ville de Tunis, dans l'après-midi du 24 novembre 2015. Selon des sources sécuritaires, plusieurs morts seraient à déplorer. D’autres sources, non officielles, évoquent le nombre de 15 victimes. Il s'agirait, par ailleurs, d'une attaque kamikaze, selon les mêmes sources qui privilégient la thèse de l'attentat terroriste. La nature de l'explosion reste encore inconnue à cet instant. L'avenue Mohamed-V a été bouclée par les forces de l'ordre et est interdite à la circulation, sauf pour les voitures de police et les ambulances. L'explosion a été entendue jusque dans le quartier de Montplaisir. Il s’agit de l’attaque terroriste la plus meurtrière depuis l’attentat de Sousse qui a fait, le 26 juin dernier, une quarantaine de morts. Ce nouvel accès de violence en Tunisie intervient dans un contexte local et international des plus délicats. Alors que l’armée continue à faire face aux incursions des groupes terroristes dans les massifs montagneux de l’extrême ouest, frontaliers avec l’Algérie, le sentiment d’insécurité plane à nouveau dans ce pays depuis la divulgation, par les autorités tunisiennes, d’un plan d’assassinat de l’ancien président Moncef Marzouki. Aussi, cet attentat est-il venu alourdir le climat de psychose engendré par les attentats du 13 novembre et justifie a priori la mobilisation des forces de sécurité dans les pays de la région pour faire face à d’éventuelles attaques terroristes. Dans un message diffusé au lendemain des attentats de Paris, l’organisation terroriste autoproclamée «Etat Islamique» a menacé les pays du Maghreb, citant l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, de représailles, en appelant les adeptes de cette nébuleuse terroriste à intensifier les attaques. La multiplication des attentats depuis quelques semaines, de Beyrouth à Tunis, en passant par Istanbul et le désert du Sinaï, dénote une tendance, chez l’organisation terroriste Daech, à «s’exterritorialiser» en vue d’échapper à la contre-offensive russe qui a resserré l’étau sur les positions de cette organisation qui essuie de sérieux revers depuis le début des frappes aériennes de l’armée russe en Syrie.
R. Mahmoudi