Haddad répond à ses détracteurs : «Le FCE ne fait pas de politique»
Le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Ali Haddad, a répondu aux critiques qui se sont accentuées ces derniers jours contre l’organisation patronale qu’il dirige. Dans une allocution prononcée au lancement, aujourd’hui à Alger, du Fonds d’investissement «Jil FCE», Ali Haddad a énergiquement défendu l’action de cette organisation patronale. «Permettez-moi de commenter les propos incessamment rebattus dans la presse ces derniers temps à propos de l’action Forum. Je tiens tout d’abord à souligner que le FCE ne fait pas de politique. Je l’ai déjà dit, et je le redis encore avec force», a-t-il tonné, affirmant que «l’objectif de toutes nos actions est que l’entreprise soit au cœur de notre politique économique. Toutes nos propositions vont dans ce sens. Nous assumons pleinement notre rôle de force de propositions inscrit dans les statuts du Forum». Ali Haddad considère les attaques que subit le Forum comme des expressions de résistance de certains milieux au changement. «Que les choses soient dites une fois pour toutes : quelles que soient les résistances de ceux qui veulent continuer à profiter de la rente jusqu’à son épuisement, hypothéquant sérieusement l’avenir du pays, nous ne cesserons jamais de nous battre pour l’entreprise, pour notre économie, pour notre pays. On nous reproche de lancer des réflexions, d’animer le débat national sur les questions cruciales liées à l’économie, d’avoir des idées, de proposer des solutions de sortie de crise. On nous questionne sur notre proximité avec les pouvoirs publics avec lesquels nous avons noué un dialogue constructif qui a permis de déboucher sur des mesures concertées qui ont un réel impact sur le climat des affaires et donc sur la lutte contre le chômage et la pauvreté», a-t-il regretté, estimant que «ceux qui, de façon si légère, s’en prennent au Forum et à ma propre personne ne mesurent pas la gravité de la situation». Ali Haddad considère que le consensus est «plus que jamais nécessaire en cette période d’incertitudes où l’économie mondiale vacille, où le terrorisme abject happe de nombreuses vies innocentes à travers le monde». «Pour faire face à ces nombreux aléas, nous devons rester unis et solidaires. Nous devons travailler dur pour non seulement préserver nos entreprises mais aussi pour le développement économique et social de notre pays», a-t-il assisté. Le président du FCE, qui a été vertement critiqué par des députés lors des débats sur la loi de finances pour 2016 riposte en appelant ses détracteurs à chercher plutôt un moyen pour aider leur pays de sortir de cette situation difficile. «Je veux dire à tous ceux-là qui ne cessent de critiquer notre action de façon aussi destructive : ne perdez pas votre temps en de vaines invectives ; vous ne servez pas notre pays à un moment où il a tant besoin de toutes ses forces, où il a besoin de cohésion, de stabilité et de paix !» Ali Haddad assure que le Forum ne veut qu’une chose, c’est que «tous les Algériens se mettent à réfléchir ensemble à leur devenir commun, pour trouver les solutions adaptées à leurs problèmes et travailler ensemble dans la sérénité». Cette réaction d’Ali Haddad intervient quelques jours après l’annonce à travers la presse de la démission d’un membre du Forum, à savoir Mahieddine Tahkout, en accusant le FCE de faire de la politique. Des partis, comme celui de Louisa Hanoune, critiquent régulièrement l’action du FCE qu’ils accusent de constituer une sorte de «pouvoir parallèle».
Rafik Meddour