Quand Saïdani utilise un deuil familial à des fins politiques pour tenter de se racheter
En perte de vitesse après ses dérapages relatifs à la question du Sahara Occidental, Amar Saïdani manœuvre dans tous les sens pour se racheter. Le secrétaire général du FLN, qui ne vaut rien sans l’appui de ceux qui l’ont placé à la tête du parti malgré la contestation, tente ainsi de jouer sur les sentiments en exploitant de manière presque éhontée un deuil familial qui remonte à plusieurs semaines. Le 24 novembre, il rend public un message de remerciements à tous ceux qui lui ont présenté leurs condoléances suite au décès de sa sœur, dans lequel il cite le président Bouteflika qu’il utilise désormais comme bouclier contre les frondeurs. Amar Saïdani tente à travers ce message d’exhiber ses forces qui ne sont pas la base militante du parti, mais plutôt tous les soutiens – vrais ou supposés – dont il bénéficie au sein de l’appareil de l’Etat. Outre le président de la République, il cite le président du Sénat, celui de l’APN, tous les membres du gouvernement, les walis et des partis politiques. En mal de légitimité et toujours contesté au niveau de la base, Amar Saïdani veut faire croire qu’il est soutenu par le président de la République et tout l’appareil de l’Etat. C’est en effet dans ce but qu’il a décidé de médiatiser les messages de condoléances qu’il a reçus. Des messages qui ne sont pas habituellement rendus publics, puisqu’ils ont un caractère personnel. Ambitionnant de succéder au chef de l’Etat en 2019, il cherche à se racheter après sa dernière prestation médiatique à travers laquelle il a semé le trouble sur la position algérienne sur le Sahara Occidental. Se comportant souvent comme le porte-parole du président Bouteflika, Amar Saïdani avait souhaité une révision de la position de l’Algérie vis-à-vis de la question sahraouie, ce qui a suscité des questionnements. Amar Saïdani a, ainsi, indirectement joint sa voix à celle du Makhzen qui a voté avec Israël contre la Déclaration des Nations unies sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, en octobre dernier. Et il a fallu que tous les hauts responsables du gouvernement interviennent pour lever le doute et assurer que la position de l’Algérie vis-à-vis de la cause sahraouie est immuable.
Rafik Meddour