Prosélytisme sournois
Par Houari Achouri – Les prêches violents traqués par les autorités françaises dans les «mosquées salafistes», pour débusquer les imams qui seront expulsés, ne sont pas plus dangereux que les livres prônant le djihad et qui sont en vente libre dans les rayons de certains magasins en France, comme l’a signalé Le Figaro.Et pas seulement en France, mais pratiquement dans tous les pays occidentaux où ils peuvent être achetés, dans toutes les langues, directement en librairie ou, à défaut, en ligne. Ce fait est révélateur de la faiblesse des mesures prises par ces pays au lendemain des attentats de Paris et, bien avant, de ceux de septembre 2001, à New York, et de Madrid, de Londres, etc. L'Occident, frappé de plein fouet par un phénomène au renforcement duquel il a contribué, consciemment ou inconsciemment, commet donc la même erreur : il se concentre sur la lutte antiterroriste (et encore !), parle de «déradicalisation», mais ne prend pas les choses véritablement en main pour ce faire. Le terrorisme n'est que la partie visible d'un phénomène autrement plus dangereux : le prosélytisme sournois qui débouche inexorablement sur la violence extrémiste. Il faut souligner qu’il s’agit d’ouvrages qui ne se limitent pas à prêcher l’intolérance, mais qui appellent ouvertement au meurtre. Ils ne circulent pas sous le manteau. On les trouve exposés en vitrine, signés par des auteurs connus pour être les leaders de l’idéologie de l’islamisme radical qui a inspiré les actes de terrorisme commis à Paris, en janvier et en novembre 2015, pour les plus récents. Hollande et Manuel Valls ont déclaré la guerre à cet ennemi, sans lui couper les vivres qui le nourrissent et lui permettent de recruter encore et encore des djihadistes qui sèmeront la terreur à Paris ou dans d’autres endroits. Trop de choses sont incompréhensibles dans la démarche des dirigeants français, ce qui entache leur crédibilité. La vigilance sélective, par exemple, qui ferme les yeux sur la littérature wahhabite, venue d’Arabie Saoudite, et se bouche les oreilles pour ne pas entendre les mises en garde lancées depuis juillet 2014 par Le Figaro,mais qui est particulièrement tatillonne sur les propos des journalistes français qui commentent les attentats du 13 novembre, librement et en opposition aux versions officielles.
H. A.
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