Affaire du général Hassan : la vive réaction de Louisa Hanoune
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a vivement réagi aujourd’hui à la condamnation à la peine maximale de 5 ans de prison du général Hassan. S’exprimant lors d’une conférence de presse animée à Alger, la pasionaria du PT a assuré que le général Hassan a été condamné par une décision venue du pouvoir parallèle qu’elle n’a cessé de dénoncer. Elle explique qu’elle avait rencontré le président Abdelaziz Bouteflika au début 2014, avant la présidentielle, et elle lui avait parlé de cette affaire qui était à son début. Et d’après elle, la réponse du chef de l’Etat était claire et limpide : «Je suis au courant de cette affaire. Je connais le général Hassan, c’est un homme plein de qualités, compétent et honnête. Il n’a commis aucune faute. Le dossier est classé.» Louisa Hanoune se demande ainsi pourquoi on emprisonne ce vaillant général 18 mois après et on lui inflige la peine maximale pour des fautes qu’il n’aurait pas commises. La patronne du PT se dit certaine que la décision de lui infliger cette peine a été décidée par ce pouvoir parallèle qu’elle présente comme un mélange entre les affairistes et des responsables au sein de l’Etat. Pour elle, la condamnation de cette icône de la lutte antiterroriste consolide ainsi le constat fait par le groupe des 19-4, selon lequel le chef de l’Etat serait «pris en otage par une caste d’affairistes». Elle affirme que celui qui doit être jugé, ce n’est pas ce général qui a consacré sa vie au service de son pays en le défendant du péril terroriste mais plutôt Chakib Khelil qui a détourné l’argent des Algériens. Pour elle, la condamnation du général Hassan est «une invitation à Daech, un encouragement aux groupes terroristes…» La secrétaire générale du PT a, par ailleurs, mis en garde contre les incidences des mesures contenues dans le projet de loi de finances 2016, appelant les membres de la Chambre basse à ne pas voter ce texte. Elle a indiqué que si ce texte est voté, le PT s'adressera au Conseil de la nation, au Conseil constitutionnel et au président de la République pour arrêter ce projet «qui confisque les prérogatives de l'instance législative». Mme Hanoune est revenue, par ailleurs, sur l'article 71 du projet de loi de finances qui permet au ministre des Finances d'intervenir au cours de l'exercice pour transférer une partie du budget des différents secteurs, qualifiant la mesure d'«illégale» et de «transgression des prérogatives des institutions de l'Etat ».
Rafik Meddour