Mokri organise un conclave de la filiale maghrébine de la secte des Frères musulmans à Alger
A l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec la Palestine, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Mokri, a présidé une réunion de «la Coalition maghrébine de solidarité avec El-Qods», instance créée récemment et composée de partis et d’organisations islamistes algériens, tunisiens et marocains. On signale notamment la présence du représentant du mouvement tunisien d’Ennahda de Rached Ghannouchi et celui de la Jamâa marocaine d’El-Adl Wa El-Ihssan, connus pour leur proximité avec la Confrérie des Frères musulmans. La cause palestinienne est présentée à chaque fois comme alibi pour justifier ce genre d'activités qui, en réalité, ont pour objectif d'unir les organisations islamistes affidées des Frères musulmans égyptiens sous la férule de l'AKP turc. Tous les partis qui tournent autour de cette sphère deviennent de fait une sorte de cinquième colonne, et ne sont pas moins dangereux que les mouvements qui se réclament du wahhabisme saoudien. Il s’agit surtout pour ces mouvements islamistes maghrébins de soigner leur image, largement ternie par leurs accointances dangereuses avec les insurrections à l’origine du chaos qui règne actuellement dans nombre de pays arabes. L’offensive médiatique menée depuis quelques semaines par des chaînes de télévision bien inspirées en faveur d’El-Qods et de l’Intifadha palestinienne participe de cette stratégie visant à tenter de se refaire une virginité auprès de «la rue arabe», désabusée par les discours de surenchère et de galvanisation des foules qui ont conduit à la situation actuelle. En Algérie, l’activisme pro-turc du MSP et de son leader devient de plus en plus intrigant, à l’heure où le régime islamiste d’Ankara tente un nouveau forcing en direction des pays de la région et cherche à y multiplier ses relais. Avec ses déplacements de plus en plus fréquents en Turquie, ses prises de position concernant les questions régionales et internationales, alignées systématiquement sur celles d’Ankara, le chef du MSP s’assume désormais en tant que porte-voix de l’Internationale des Frères musulmans en Algérie, engagé à en appliquer l’agenda, tout en continuant à occuper le devant de la scène politique, à travers son activité partisane au sein de l’opposition et au Parlement où l’Alliance verte, regroupant les partis islamistes, s’allie avec d’autres formations politiques autour de certaines actions, comme c’est le cas de la sortie des députés ce lundi contre l’adoption de la nouvelle loi de finances.
R. Mahmoudi