La Russie arme ses bombardiers de missiles air-air pour tenir l’aviation turque à distance
Des avions russes Su-34 équipés de missiles air-air ont fait leurs premières sorties, ce lundi, en Syrie, ont rapporté les médias russes, en se référant aux déclarations du représentant des forces aériennes russes en Syrie, le colonel Igor Klimov. «Les avions russes emportent ses missiles à titre défensif», a expliqué l’officier russe, qui a précisé que ces derniers «sont capables de détruire des cibles à une distance maximale de 60 kilomètres». La décision de l’armée russe d’équiper ses chasseurs-bombardiers de ce type d’armement fait suite à l’incident du Sukhoi-24 abattu sur la frontière avec la Syrie et dont il sévère qu'il était sans défense face aux F-16 de l'armée de l'air turque. Elle coïncide, par ailleurs, avec l’application de sanctions économiques instaurées par Moscou contre Ankara, que les responsables politiques russes suspectent d’être complice dans le financement direct de Daech, à travers l’achat du pétrole détourné. Plusieurs convois acheminant des hydrocarbures puisés illicitement des gisements sous contrôle de ce groupe terroriste ont été détruits ces derniers jours, a appris Algeriepatriotiqued’une source autorisée. Les camions ciblés par des frappes aériennes russes se dirigeaient vers la frontière turque, a précisé cette source. C’est donc sur la base de preuves concrètes que le président russe, Vladmir Poutine, a accusé Erdogan de commercer avec les terroristes de l’Etat Islamique. La Turquie, qui a ouvert les hostilités en abattant un avion de chasse russe destiné à combattre les groupes terroristes en Syrie, a officiellement demandé la protection de l’Otan. Le Danemark a envoyé son navire amiral Absalon en Méditerranée, à la demande d’Ankara. Ce pays nordique va déployer son bâtiment de guerre au large des côtes turques, selon le quotidien danois Jyllands-Posten,«en réponse à la demande de la partie turque aux pays de l'Otan de faire montre de solidarité suite aux violations par la Russie de l'espace aérien turc et au déploiement de ses systèmes de missiles en Syrie». Selon le quotidien, d'autres pays de l'Otan pourraient également envoyer des renforts à la Turquie. L'annonce devrait en être faite lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan à Bruxelles, ce mardi. Cette gesticulation guerrière intervient, aussi, au lendemain d’une déclaration du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, qui a refusé de s'excuser pour l'avion abattu par la Turquie, et dont les propos contredisent ceux de son président qui a affirmé qu’il espérait «une normalisation rapide des relations» avec la Russie. En décidant de prendre rapidement des mesures de rétorsion contre la Turquie, le Kremlin a voulu étouffer l’économie turque. Il faut savoir, en effet, que les échanges commerciaux entre Ankara et Moscou s’élèvent à 30 milliards de dollars par an. Dans le sillage de ces sanctions, Vladmir Poutine a décidé de rétablir le visa pour les ressortissants turcs, de suspendre les voyages et les produits touristiques à destination de la Turquie, de suspendre les vols charters vers ce pays, d’interdire aux employeurs russes de recruter des ressortissants turcs, d’interdire des organisations turques activant en Russie et de prohiber une série de produits en provenance de Turquie.
Karim Bouali