Le diplôme du diplodocus Saïdani
Par Abderrahmane Zakad – Amar Saïdani était président de l’Assemblée populaire nationale (APN). «A cette époque-là, non seulement il s’est permis une inscription à la faculté des sciences politiques d’Alger, mais a aussi tenté de réussir ses modules à sa manière, c’est-à-dire avec des "examens VIP" conçus spécialement pour lui. Evidemment, j’ai assumé mes responsabilités en tant que professeur à ladite faculté et envoyé des lettres de dénonciation au président de la République ainsi qu’à trois chefs de groupe parlementaire», avait raconté le professeur (El-Watandu 3 décembre 2015). Monsieur le professeur Hennad, vous avez dû souffrir et en baver moralement avec Saïdani. Vous me ramenez aux années 1970 où j’enseignais à Polytechnique d’El-Harrach où était hébergé le département de formation d’ingénieurs en aménagement. En 1975, j’ai été soumis à des pressions terribles pour qu’un de mes élèves, S., soit admis aux examens de fin d’année dans le module S8 en aménagement que j’enseignais. L’élève S. devait refaire le module et redoubler, car ses notes étaient insuffisantes. On me convoque, on me menace en présence du comité des professeurs et on avait exigé de moi de lui refaire l’examen à lui tout seul, alors que d’autres élèves devaient eux aussi refaire l’année. Je me demandais, alors, ce qu'il se passait pour qu’on m’obligeât à pistonner cet élève. Eh, pardi ! il se passait que son oncle, membre influent du FLN, à cette époque en poste à Paris, lui avait débrouillé une bourse à Londres. Etant resté sur ma position, l’élève S. ne passera pas. No pasarán! Je ne lui avais pas revu ses notes comme cela m’avait été demandé par le chef de département, M. M. Il devait donc redoubler. A la reprise des cours l’année suivante, l’élève S. est parti à Londres pour poursuivre ses études, l’enseignant (mézigue) a été chassé de Polytechnique, son contrat annulé et non renouvelé. J’ai quitté l’université le doigt dans le nez, le sourire aux lèvres, sans haine, sachant que les hommes sont ce qu’ils sont depuis le néolithique. Par la suite, j’ai enseigné pour la formation des techniciens en urbanisme à l’Institut Inforba que j’ai participé à créer en 1983 avec des collègues du Cneru, du temps du ministre Aouchiche. J’étais alors heureux de former des cadres dans cet institut où le piston et les satrapes n’existaient pas. Le directeur était, si je m’en souviens, M. Bouanane, un homme de bien.
En conclusion, une pensée : «Les humiliés ont toujours plus de mémoire que les maîtres. Parce que l’on se souvient plus des gifles qu’on a reçues que de celles qu’on a données.»
Quoi de n’œuf, ma poule ?
Le paradoxe de l'œuf et de la poule est très ancien : «Qu'est-ce qui est apparu en premier : l'œuf ou la poule ?» Le docteur Amar Saïdani, spécialiste en «sciences poulitiques» vient de régler le problème de l’œuf et de la poule. L’humanité lui sera reconnaissante. Et l’humanité lui chante : «Viens poupoule, viens poupoule, viens (voir la suite de la chanson sur YouTube).» Depuis des siècles, on ne sait toujours pas si c’est la poule qui a d’abord fait l’œuf ou l’œuf la poule. Saïdani le sait, lui qui traite Mme Louisa Hanoune de vieille poule qui ne pond pas. Le docteur Saïdani vient de régler cette question en suspens depuis Héraclite et Platon. Einstein s’était lui aussi attaqué à la question sans résultat, ainsi que les frères Bogdanov, physiciens de renommée. Adoncques, c’est la poule qui a commencé à faire l’œuf puisque Mme Louisa Hanoune ne pond pas et que les autres poules pondent. Merci, docteur Saïdani, spécialiste VIP en «sciences poulitiques» de l’avoir découvert. Le prix Nobel en biologie et en anthropologie devrait vous être attribué par le pool de l’académie de Suède. Par ailleurs, vous devriez déposer votre brevet/réflexion à l’Académie des sciences du FLN et votre nom sera alors immortalisé comme celui d’Aristote. Comme vous, Aristote étudia le paradoxe de l’œuf et de la poule. Pour Aristote, il faut distinguer deux sens au mot «qui a commencé le premier» : logique et chronologique. Chronologiquement, le grain est antérieur à l'épi et l'enfant précède l'homme. Mais selon Aristote et intuitivement, c'est l'inverse : «Le domaine du devenir s'oppose à celui de l'essence, car ce qui est postérieur dans l'ordre de la génération est antérieur par nature, et ce qui est premier par nature est dernier dans l'ordre de la génération.» Aristote, Parties des animaux,livre II, ch.1 (646a24).
Selon le docteur Amar Saïdani, chercheur invétéré, la poule ne donne pas d’œuf. L’expérience a été faite sur Mme Louisa Hanoune, une vieille poule qui ne pond pas mais qui répond trop. Analyse intuitive, puisque le docteur Saïdani qui s’est toujours étalé sur Louisa Hanoune – oralement parlant – démontre par l’absurde qu’une poule qui caquette perturbe la basse cour (Assemblée nationale) et dérange la sieste de la haute cour (le Sénat).
Allah seul sait !
A. Z.
Urbaniste
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