Le syndicat de Sonelgaz et Sonatrach dénonce la loi de finances 2016
Il n’y a pas que les partis politiques qui critiquent vertement la loi de finances 2016 votée, après des troubles, par l’Assemblée populaire nationale. Des syndicats comme celui des travailleurs de Sonelgaz dénonce le caractère antisocial de cette loi. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, le Syndicat national des travailleurs de l’électricité et du gaz – Sonelgaz SNATEGS, affilié à la CGATA, a en effet usé de mots forts pour «condamner fermement l’adoption par les députés au Parlement de la loi de finances 2016». Pour ce syndicat, qui représente des dizaines de milliers de salariés, cette loi vise «à affamer le peuple algérien». Ce syndicat craint que Sonelgaz soit victime de cette loi. Car, il se dit certain qu’il y a des dispositions qui préparent la privatisation de Sonelgaz et Sonatrach. Le SNATEGS dit rejeter totalement cette loi. «Nous allons lutter par tous les moyens contre sa mise en application, vu le préjudice qu’elle porte au pays.» Comme argument à ce rejet, le syndicat de Sonelgaz a rappelé au gouvernement «les sociétés qui ont été privatisées et vendues au dinar symbolique entre 1993 et 1996, à l’instar de société El-Hadjar à Annaba, et les conséquences désastreuses de cette politique, où le gouvernement fait recours aujourd’hui au rachat des actions de ces sociétés après sa dilapidation des années durant». Ainsi, poursuit-on dans le même communiqué, «nous affirmons à l’opinion publique et à la presse que cette privatisation ne pourra en aucun cas être au service de l’économie algérienne, comme le prétendent les autorités». Le gouvernement, selon le même communiqué, reste sourd et n’entend pas la voix du partenaire social. Le SNATEGS affirme que le problème n’est pas dans la qualité du détenteur du capital de ces entreprises. Il n’est pas dans le fait qu’elles appartiennent à l’Etat. «Nous affirmons une autre fois que la crise des sociétés nationales est un problème de corruption et de mauvaise gestion, car les gestionnaires de Sonelgaz et de Sonatrach ont démontré pas mal de fois la grande faiblesse dans la gestion, cette faiblesse qui a participé à une grande corruption dans les deux sociétés à un tel point où le phénomène est devenu un débat de la justice et des médias internationaux», a souligne ce syndicat qui met en garde contre toute volonté de «toucher au salaire des travailleurs et aux sociétés nationales sous prétexte de sauver l’économie nationale». En revanche, ce syndicat appelle vivement les législateurs «à la mise en application des lois de lutte contre la corruption et demander des comptes aux responsables de la mauvaise gestion pour instaurer la discipline au sein des sociétés au lieu d’élaborer des lois qui lèvent la criminalisation de l’acte de gestion, alors que le citoyen paye le prix de toutes ces manœuvres». Le SNATEGS décide ainsi de mener une campagne nationale afin de sauver ce qui reste du tissu économique public national. Pour ce faire, il appelle les travailleurs de Sonelgaz et de Sonatrach à rejoindre cette démarche pour «faire pression sur les autorités par tous les moyens légaux possibles afin de renoncer à cette loi qui ne peut que détruire l’économie nationale et briser les masses laborieuses de l’Algérie en instaurant une nouvelle forme d’esclavage».
Rafik Meddour