APN : une conférence de l’opposition a failli virer au cauchemar
Les chefs des groupes parlementaires de l’opposition ont dû batailler pour la tenue aujourd’hui de leur conférence de presse dans la salle des conférences au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN). L’administration de l’APN, qui a enregistré sa réservation de la salle par ces parlementaires, s’est ravisée la matinée en refusant aux conférenciers et les journalistes l’accès à la salle. Les députés ont au départ évité l’affrontement en recourant à la salle du groupe parlementaire l’Alliance pour l’Algérie verte. Mais constatant l’exiguïté de la salle par rapport au nombre important de journalistes venus couvrir l’événement, les députés de l’opposition ont ainsi décidé de tenir leur conférence, coûte que coûte, dans la grande salle de l’APN. Pour ce faire, il a fallu que les députés de l’opposition haussent le ton. Leur témérité a fini par payer. Les administrateurs de l’APN ont daigné, sous la pression, ouvrir les portes de cette salle. Mais même à l’intérieur, les ennuis n’étaient pas terminés. «Nous étions en pleine conférence quand le secrétaire général de l’APN a fait irruption dans la salle pour demander aux journalistes et aux reporters photographes de quitter les lieux, sans le moindre respect pour les députés, faisant ainsi preuve d’un comportement inédit au sein de l’Assemblée nationale», a témoigné le député Lakhdar Benkhellaf, dans un texte posté sur son mur Facebook. Face à la colère des députés de l’opposition, le SG de l’APN a ainsi été contraint tout simplement de quitter la salle. Les groupes parlementaires de l’opposition ont vivement dénoncé cette atteinte à la représentation nationale du peuple algérien et au pouvoir législatif. Les groupes parlementaires de l’opposition sont revenus lors de leur conférence de presse sur les motifs de leur rejet total du projet de loi de finances 2016, qualifié de «honteux» et de «dangereux» pour le pays et pour la «stabilité sociale». Un projet qui a été adopté il y a une dizaine de jours après une plénière marquée par une vive protestation des députés de l’opposition qui ont dénoncé un texte dicté par l’oligarchie et les puissances étrangères. Les chefs des groupes parlementaires du Parti des travailleurs, de l’Alliance de l’Algérie verte, du Front des forces socialistes et des indépendants ont, en effet, relevé, à nouveau, toutes les aberrations contenues dans cette loi de finances 2016.
Rafik Meddour