Saïdani fait diversion
Par Houari Achouri – Le chef du FLN, Amar Saïdani, continue de faire feu de tout bois, s’attaquant aux uns et aux autres, comme un défi à l’opinion publique qui reste médusée devant un tel comportement. Ces attaques viennent d’une personne dont les médias, fortement relayés par la rumeur publique, ont évoqué le nom à plusieurs reprises pour l’affaire GCA, par exemple, ou les biens qu’il a en France, au point où certains observateurs en sont arrivés à se demander, le plus sérieusement du monde, comment il est parvenu à prendre la tête d’un parti politique comme le FLN et pourquoi le président de ce parti, Abdelaziz Bouteflika, laisse faire. En fait, par ses interventions destinées à défrayer la chronique, Saïdani a amené tout le monde, classe politique et médias, à focaliser le débat sur lui, réussissant ainsi une grande opération de diversion qui détourne l’attention des vrais problèmes du pays. Ces vrais problèmes concernent l’avenir économique et social de toute une population, dans une situation de panique, au sein du pouvoir, face à la chute des revenus financiers issus de la vente des hydrocarbures, dont les cours sont installés dans une tendance baissière apparemment pour longtemps. Dans le charivari alimenté par Saïdani, le passage en force, c'est-à-dire antidémocratique, de la loi de finances 2016 à l’APN, va être relégué au second plan. On sait qu’Amar Saïdani a été contraint d’exercer les plus fortes pressions sur les députés du FLN pour les pousser à voter en faveur de cette loi. Ce n’est pas un secret aussi, une grande partie du FLN, y compris parmi les députés, est contre cette loi. Les provocations de Saïdani font diversion et offrent un terrain sûr à la préparation d’une offensive généralisée contre le caractère social de l’Etat, esquissée dans la loi de finances pour 2015, mais qui était envisagée de longue date et n’attendait que le moment opportun pour être lancée. Ce plan est confirmé par l’annonce voilée de la politique d’austérité antisociale par Benkhalfa, sous couvert de vérité des prix pour l’électricité, le gaz, l’eau et d’autres produits qui suivront. La relance des privatisations d’entreprises publiques, qui cache les cadeaux qui seront faits aux privilégiés algériens et étrangers, fait partie de ce plan. Pour couvrir leur manœuvre, les tenants de la sortie de l’Etat social ont le moyen traditionnel de la répression, comme celle qui a frappé les travailleurs de la SNVI de Rouiba, mais l’idéal, pour eux, est que le bourbier du débat dicté par Saïdani s’éternise.
H. A.
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