La loi contre la violence faite aux femmes adoptée par le Sénat
Après un blocage de huit mois, le projet de loi contre la violence faite aux femmes a fini par être adopté aujourd’hui jeudi par le Conseil de la nation. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, s’est félicité de ce vote, qualifiant les dispositions contenues dans cette nouvelle loi de «révolutionnaires». Elles sont, selon lui, de nature à garantir la protection des droits de la femme en Algérie. Lors de la présentation de ce projet de loi dimanche dernier devant le Conseil de la nation, Tayeb Louh avait vivement dénoncé les partis islamistes qui, selon lui, avaient déformé le contenu et les objectifs de ce texte. Le ministre avait vaillamment défendu ce texte de loi, en dissipant le flou et en expliquant ses tenants et ses aboutissants. Réfutant les attaques des députés islamistes qui ont accusé le gouvernement d’avoir élaboré cette loi sous la pression des puissances occidentales, Tayeb Louh a souligné que ce projet de loi amendant et complétant l'ordonnance 66-156 portant Code pénal tient compte des spécificités de la société algérienne. Pour mieux convaincre, il a rappelé le terrible assassinat de Razika Chérif, tuée par un automobiliste à M’sila pour avoir refusé ses «avances». Approuvé par l’Assemblée populaire nationale le 5 mars 2015, ce texte de loi a été en effet vivement critiqué par la mouvance islamiste qui y voyait une immixtion directe dans les affaires familiales. Le blocage de ce projet de loi au Sénat avait suscité de vives réactions de la part des défenseurs des droits de l’Homme. Amnesty International Algérie avait lancé en août dernier une pétition pour exhorter le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à «prendre toutes les mesures nécessaires pour que le projet de loi renforçant la protection des femmes contre certaines formes de violence soit adopté dans les plus brefs délais», ainsi qu’à «adopter une approche globale pour lutter de manière adéquate contre les violences contre les femmes».
Hani Abdi