La blague de Riyad
Par Houari Achouri – Etre un acteur de guerre de premier plan et vouloir rassembler les pays «qui aiment la paix», c’est l’exploit réalisé par l’Arabie Saoudite. Mieux, le régime saoudien prétend que son initiative vise à combattre Daech. On ne se trompe pas, il s’agit de la même Arabie Saoudite qui s'apprête à décapiter un poète pour apostasie, en fait pour avoir critiqué le régime moyenâgeux de Riyad ; ce régime qui torture, qui flagelle, qui traite la femme comme un objet, et qui, en matière de terrorisme, en a produit l’idéologie, le wahhabisme, propagé partout où il sévit. Et l’information qui suit ressemble à une blague : l'Arabie Saoudite a formé une coalition… antiterroriste de 34 pays musulmans, où l’on trouve le Qatar et la Turquie, de la même engeance, qui encouragent les groupes terroristes en Syrie et ont contribué à ce qu’ils s’installent en Libye, particulièrement Daech que cette coalition prétend combattre. Heureusement, notre pays ne participe pas à cette tragi-comédie, ni l'Iran, et encore moins l'Irak et, naturellement, la Syrie qui sont aux avant-postes de la lutte antiterroriste. Mais on y trouve les Comores et les Maldives. Le centre de commandement est basé dans la capitale saoudienne, tout comme l’autre coalition, arabe celle-là, que dirige aussi l’Arabie Saoudite et qui est engagée dans une des guerres les plus sales, et de surcroît sans issue, contre le Yémen, musulman, voisin. Il faut rappeler que le régime saoudien est partie prenante dans la coalition pro-occidentale, dirigée par les Etats-Unis, qui fait semblant de combattre Daech en Syrie et en Irak. Cette fébrilité saoudienne n’est certainement pas étrangère aux pressions exercées par les dirigeants américains pour amener Riyad à redorer son blason pour offrir un aspect plus présentable en tant qu’allié des pays occidentaux. On a vu comment l’opinion publique française a réagi après les attentats de Paris du vendredi 13 novembre en exigeant de son gouvernement qu’il révise sa position à l’égard du régime saoudien.
H. A.
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