Gaïd-Salah «flingue» Saïdani
Par R. Mahmoudi – Après ce cinglant désaveu du ministère de la Défense nationale sur la question du Sahara Occidental, l’incorrigible secrétaire général du FLN n’a plus à se prévaloir désormais d’être le porte-voix de l’institution militaire, comme il a toujours essayé de se présenter depuis son intronisation à la tête de l’ex-parti unique – en tout cas, c’est ce qu’il laisse entendre dans les coulisses. Il croyait peut-être qu’en disant des hérésies, il allait être reconnu comme un iconoclaste, un «briseur» de tabous que la classe politique n’aurait jamais enfanté. Le pire est qu’il a songé à arrimer la position de l’Etat, qui se confond fondamentalement avec celle de l’armée, sur des questions stratégiques à ses propres lubies. Et ce n’est pas, à vrai dire, la première fois que l’homme est désavoué, directement ou indirectement, par les plus hautes institutions de l’Etat. Cela lui aurait pourtant servi de leçon pour revenir à la raison et cesser de camper des rôles que nul ne lui reconnaît. Car si on ne lui fait pas connaître ses limites, Amar Saïdani risque, demain, de glisser sur des sujets encore plus sensibles qui peuvent nuire sérieusement, voire irrémédiablement à l’image et à la place de l’Algérie dans la région et dans le monde. Avec son zèle qui frise l’indécence, l’homme est capable du pire. D’ailleurs, il l’a prouvé et commence à faire des émules en la matière – son dauphin Baha-Eddine Tliba, devenu «courageusement» prolixe depuis le départ du général Toufik à la retraite, peut demain lui disputer son poste. Il faut dire que depuis cette fameuse lettre de félicitations du vice-ministre de la Défense, à l’occasion de sa «réélection», cousue de fil blanc, comme secrétaire général du FLN, Amar Saïdani s’est vu pousser des ailes et redoublait de férocité, à telle enseigne qu’il se permettait même d’évoquer l’avenir de l’institution militaire, avec une audace rare, et de s’attaquer impunément à des responsables au sein de cette institution. On ne sait pas si, en lançant cette pique sur le Sahara Occidental, il pensait naïvement que la position traditionnelle de l’Algérie sur cette question était liée à un homme, en l’occurrence l’ex-chef du DRS, ou alors, plus malin, il voulait sonder la réaction de l’Etat par rapport à cette question avant de suggérer, probablement dans une prochaine étape, sa reddition.
R. M.
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