Des ripoux futurs sénateurs ?
Par R. Mahmoudi – A onze jours des élections pour le renouvellement du tiers élu du Conseil de la nation, la campagne des candidats bat son plein, bien que tout se passe dans les coulisses, loin des feux de la rampe. Une situation qui favorise certaines pratiques suspectes. Des tractations sont menées pour tisser des alliances en vue d’engranger les voix des indécis et surtout des «indépendants», où l’on use parfois de méthodes répréhensibles pour capter ce gisement de voix. Le fameux spectre de la chkara (achat de voix) qui refait surface et qui, dans certains cas, prend des formes plus subtiles, mais faisant autant de ravages. Il y a encore plus grave. Le processus est, d’après des sources informées, entaché d’irrégularités flagrantes. Dans certaines wilayas de l’intérieur, des élus se plaignent de la validation, par les commissions électorales locales, de certaines candidatures jugées «illégales». C’est le cas d’un candidat du parti majoritaire qui, poursuivi dans plusieurs affaires de malversations, a vu sa candidature validée par la commission de wilaya, composée de magistrats dont un président ayant rang de conseiller, tous désignés par le ministre de la Justice, laquelle commission se réunit au siège de la Cour. Une décision qui a fait dire à des observateurs de la scène politique locale que le processus électoral est «biaisé en amont». Indignés, des élus de l’opposition estiment que cette décision a été rendue «en violation parfaite» du code électoral. En effet, dans son article 107, le code en question stipule clairement que «tout membre d’une assemblée communale ou de wilaya, remplissant les conditions légales, peut se porter candidat à l’élection au Conseil de la nation. Toutefois, un membre d’une assemblée communale ou de wilaya frappé d’une mesure de suspension pour cause de poursuites judiciaires, conformément à la législation en vigueur, ne peut se porter candidat à l’élection au Conseil de la nation.» Cet exemple illustre l’Etat de non-droit, où des représentants de la justice sont asservis au profit d’une caste de représentants politiques, s’insurgent les opposants. Il démonte les incantations du patron du FLN, Amar Saïdani, qui a juré de «radier» tout élu qui ne se conformerait pas à la discipline du parti.
R. M.
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