La nature ne se trompe jamais !
Par Abdelkader Bachir – Les sorties de plusieurs chefs de partis politiques ces derniers jours en disent long sur la nature de tout un chacun. Quelle nature, dans un contexte particulier ! En pleine période qui appelle à la sauvegarde de la mémoire et au devoir de transmission de la pensée vraie aux générations futures, certains acteurs «politiques» se sont livrés à des batailles trompeuses. Faut-il leur rappeler que le 11 décembre est une date importante dans l'histoire du Polygone ? Cette date si importante que l'on devrait lui accorder davantage de crédit et notamment dans le contexte actuel. Pourquoi ? D'abord parce que sa commémoration n'a pas toujours lieu et elle n'est pas relayée comme il se doit par les médias qui en parlent, certes, mais pas à la hauteur de l'évènement. Le 11 décembre 1960, le peuple algérien est sorti dans les rues de plusieurs villes algériennes à commencer par Alger afin de montrer son soutien indéfectible au GPRA et dire son attachement à l'indépendance et à l'intégrité territoriale. Un véritable soulèvement populaire qui a plongé les forces et les autorités coloniales dans la stupéfaction générale. Plusieurs semaines de manifestation et une atrocité habituelle des forces coloniales. Mais la volonté du peuple algérien a ébahi plus d'un à travers le monde. A cette période, de Gaulle visait le démembrement de l'Algérie : avec les collaborateurs et supplétifs de l'armée de Challe, espérait-il former un parti politique dédié à sa vision d'une Algérie française en jouant sur la sémantique à travers sa formule Algérie algérienne ? Les Algériens, quant à eux, aux prix de leur vie, arborant l'emblème national, visaient le recouvrement de l'indépendance. Ainsi, les manifestations du 11 décembre furent une victoire décisive des nationalistes et ont signé la fin du mythe de l'Algérie française. L'ONU en a pris acte : résolution 1573. Honte à vous, partis politiques, mercenaires de la discorde, de la division et du dénigrement. Au lieu de vous montrer digne de l'histoire de l'Algérie écrite avec le sang de ses martyrs depuis les 17 ans de combat mené par le vaillant Abdelkader, en passant par celui d'El-Mokrani, ou encore de Bouamama, sans oublier ceux tombés lors du 8 mai 1945 et le 17 octobre 1961, vous vous livrez au show, échangeant accusations, insultes et manque de respect y compris aux institutions. Le devoir de mémoire devrait l'emporter et vous devriez être au-devant de la scène pour consolider les acquis de la révolution et enseigner à nos enfants, pour lutter contre l'oubli ou la falsification de l'histoire, la bravoure de nos aïeux d'une part, et les pires immoralités de la colonisation d'autre part : la traîtrise et le non-respect de Bugeaud, les atrocités de Bigeard, Salan ou encore l'OAS. Voilà autour de quoi vous devriez échanger en ce souvenir du 11 décembre 1960. Puisque vous semblez préoccupé par les attaques sous forme de spectacle, on ne peut que se poser la question sur votre nature politique. Hier, au moment où l'Algérie traversait une période difficile, livrée à des actes de barbarie d'un autre temps, des voix malintentionnées, sans gêne ni respect des victimes, cherchaient à semer le doute en imposant dans le paysage médiatique national et international la formule du «qui tue qui». Aujourd'hui, dans un autre contexte aussi difficile, alors que l'Algérie s'est reconstruite grâce au savoir-faire, grâce à la politique de clairvoyance et à la volonté de tout un peuple qui s'est prononcé massivement en faveur de la réconciliation nationale, voilà que la sémantique du doute refait surface à travers une formule aussi étrange que bizarre : «qui gouverne ?» Honte à ceux qui prétendent faire de la politique et qui se lancent dans ce débat. En fait, les réformes tant attendues sont en route et semblent déranger plus d'un. Les Algériens vaquent quotidiennement à leur occupation, la justice fait son travail, les nations de par le monde reconnaissent plus que jamais le rôle joué par l'Algérie dans l'instauration de la paix dans la région, et en même temps, certains «acteurs politiques», parce qu’amateurs et prisonniers de leur ego démesuré, veulent tirer l'Algérie vers l'impasse en criant à l'impasse. Non, vous n'aurez pas raison, car le peuple connaît votre nature.
A. B.
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