Tayeb Louh : «Il y a encore huit détenus algériens à Guantanamo»
Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, a affirmé qu’il reste encore 8 Algériens détenus dans la prison américaine de Guantanamo. S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec la ministre française de la Justice, Tayeb Louh a souligné que «l’Algérie poursuit ses démarches auprès des Etats-Unis et les procédures judiciaires du transfèrement de ces 8 détenus sont en cours». Selon Louh, l’Algérie avait dépêché, il y a quelques années, une délégation du ministère de la Justice dans le cadre du traitement du dossier des détenus sans procès de Guantanamo. Le nombre d’Algériens détenus dans cette très célèbre prison américaine avait été estimé à 26 prisonniers. Ces détenus avaient été majoritairement arrêtés en Afghanistan pour accointance avec le terrorisme. Et ils croupissent dans cette prison pendant de longues années sans procès. L’Algérie a commencé depuis quelques années à négocier leur transfert. «Les négociations avec la partie américaine avaient, alors, permis le transfert de 18 détenus, tous déférés devant la justice algérienne qui en a acquitté certains et condamné d'autres», a conclu Louh, qui ne fournit pas plus d’informations sur les 8 Algériens qui sont toujours à Guantanamo. Les transferts de ces détenus ont commencé il y a quelques années. En décembre 2013, les Etats-Unis ont, en effet, rapatrié en Algérie 2 prisonniers de la base militaire américaine de Guantanamo. «Le département de la Défense a annoncé, le 5 décembre, le transfert de Djamel Said Ali Ameziane et Belkecem Bensayah du centre de détention de Guantanamo au gouvernement algérien», avait annoncé le Pentagone dans un communiqué. Un porte-parole du Pentagone a déclaré que le gouvernement «prenait toutes les précautions pour mener chaque transfèrement en accord avec ses critères et sa politique des droits de l'Homme». «En accord avec la Convention contre la torture (…), les Etats-Unis appliquent scrupuleusement leur engagement de ne pas transférer des détenus dans des pays où nous pensons qu'ils encourent la torture (…) et nous évaluons avec sérieux tous les risques de mauvais traitements et de persécutions», avant toute décision. En mars 2014, un autre prisonnier avait été transféré en Algérie, après 12 ans d’emprisonnement sans procès. Il s’agit d’Ahmed Belbacha, soupçonné de s'être rendu dans un camp d'entraînement d'Al-Qaïda en Afghanistan, selon des documents révélés par le New York Times.
Sonia B.