Le Café littéraire de Béjaïa menacé de disparition
Unique espace culturel encore crédible dans la wilaya de Béjaïa, et après avoir réussi à créer une tradition dépassant les frontières, grâce au dynamisme d’une équipe d’animateurs, le Café littéraire se plaint aujourd’hui d’«ostracisme» et d’«apartheid» qui vise tout simplement sa mise à mort. Dans une déclaration virulente, rendue publique hier lundi, l’équipe se dit consternée par le refus persistant des pouvoirs publics de la ville de Béjaïa, à leur tête la direction de la culture, l’APC, à travers le comité des fêtes de la ville, la direction de la jeunesse et des sports, l’APW et la wilaya, d’attribuer la moindre subvention ou soutien financier à leur Café littéraire qui se dit en droit d’en bénéficier au même titre que les autres associations. «Cet ostracisme mesquin réservé à notre association est inacceptable, s’insurgent les auteurs de la déclaration, car il vise avant tout une des rares associations en Algérie qui continue, depuis plus de sept longues années, à faire la promotion du livre, de la lecture et du débat d’idées, en ne s’appuyant de surcroît que sur les cotisations de ses membres et du soutien de quelques-uns des vrais amis de l’association.» L’équipe ne s’explique pas cette volonté de mettre à l’écart l’association et toux ceux qui «luttent pour créer une vie culturelle de qualité dans notre cité, valoriser nos auteurs et intellectuels, et rendre au livre toute la place qu’il devrait avoir dans notre société», soulignent les signataires qui accusent les pouvoirs publics d’accorder des subventions et d’autres aides financières selon des critères qui n’ont rien d’«objectifs». Ils estiment que la gestion des deniers publics «devrait pourtant faire appel avant tout à la conscience, à la rigueur et à l’esprit d’équité de ceux qui en sont responsables». Tout en réclamant justice, les membres du Café littéraire envisagent dès maintenant de protester publiquement contre ces mesures qu’ils qualifient d’«iniques» et annoncent des actions dans les prochains jours.
R. Aït Ali
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