Le FLN met les bouchées doubles pour rafler la mise au Sénat : Saïdani mobilise les zaouïas

Pour gagner la bataille des sénatoriales qui auront lieu le 29 décembre prochain, le Front de libération nationale use de tous les moyens possibles et imaginables. Même les zaouïas n’ont pas été épargnées par cette campagne à tout-va pour dominer la chambre haute du Parlement. C’est Sadek Bouguetaya, membre du bureau politique du FLN, qui a été mobilisé pour aller demander «la baraka» des zaouïas dont le rôle social, voire politique, reste prépondérant localement. M. Bouguetaya s’est rendu ainsi à la zaouïa de Si Ahmed Benmarzouk dans la commune de Benhar, wilaya de Djelfa. Il a même réuni 350 élus locaux à l’intérieur de cette zaouïa pour les inciter à veiller à faire gagner le FLN dans cette bataille électorale qui l’oppose essentiellement à son «frère ennemi», le RND. Le choix de cette zaouïa comme lieu de réunion n’a pas été fortuit. Il a été bien calculé, politiquement. Le FLN d’Amar Saïdani cherche par tous les moyens à décrocher la majorité des sièges au Conseil de la nation pour renforcer sa position vivement revendiquée de première force politique. Solliciter donc la bénédiction des «saints» de la région pourrait être une carte gagnante pour un parti en perte de vitesse sur le terrain politique. Sadek Bouguetaya a considéré que la mobilisation des élus du parti, venus massivement assister à la rencontre tenue dans cette zaouïa, est le «bon signe» qui pourrait permettre au FLN de gagner le siège du Conseil de la nation qui revient à la wilaya de Djelfa. Le FLN d’Amar Saïdani veut ainsi faire comme le président Abdelaziz Bouteflika qui, durant ses visites dans les wilayas, passait souvent par les zaouïas qu’il a d’ailleurs beaucoup aidées financièrement. Le parti d’Amar Saïdani, qui voit en son sein des fissures incommensurables, joue ainsi sur les croyances et la foi des gens dans l’espoir de redorer son blason et tenter de reconquérir les élus et les militants mécontents. Il faut rappeler que Saïdani, qui peine à asseoir son autorité, continue d’utiliser comme bouclier le supposé «soutien indéfectible» du président Bouteflika. Cela au point que les condoléances présentées par le chef de l’Etat à titre privé suite à la perte de sa sœur ont été délibérément médiatisées. Pour faire peur à ses détracteurs, Amar Saïdani se targue toujours du soutien du chef d’état-major de l’ANP et vice-ministre de la Défense. Pour lui, gagner les sénatoriales serait un trophée à exhiber à la base militante du parti pour calmer les mécontents et tenter d’asseoir son autorité, et se donner une légitimité qu’il n’a pas pu avoir jusqu’à présent. C’est aussi une manière pour le FLN de damer le pion à son principal rival le RND, qui dispose pour le moment de la majorité relative au Conseil de la nation. Les élections du 29 décembre seront incontestablement un test pour l’équipe du controversé secrétaire général qui multiplie les dérapages verbaux et les déclarations à l’emporte-pièce. La campagne pour les sénatoriales a été marquée, faut-il le souligner, par des dissensions et des protestations dans plusieurs wilayas contre l’utilisation par des élus FLN de leur pouvoir financier pour imposer leurs candidatures.
Sonia Baker
 

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