Récupération post mortem
Par Houari Achouri – Dans son fameux «ni-ni», slogan lancé alors que le FIS ambitionnait de prendre le pouvoir en Algérie, Aït Ahmed rejetait, en même temps que l’Etat policier, l’Etat intégriste. Il est clair que le leader historique du FLN, puis fondateur du FFS, était totalement hostile à l’Etat théocratique et totalitaire, fondé sur la charia, qui était l’objectif proclamé par les fanatiques en Algérie dès la fin des années 1980, puis qui a été le motif des actes terroristes menés contre les «impies» et les «taghouts», dès le début des années 1990 et qui ont causé tant de mal au pays, au point où il ne s’en est pas totalement relevé encore. Il ne faut pas oublier qu’après les élections du 26 décembre 1991, c’est à l’appel d’Aït Ahmed que, le 2 janvier 1992, la population est sortie dans la rue pour clamer son attachement à la démocratie, déclarée kofrpar les dirigeants du FIS, et son rejet de l’intégrisme, qui allait arriver au pouvoir par la voie faussée des urnes. Le FFS a payé cher son engagement pour la démocratie avec la perte de nombreux cadres et militants assassinés par les terroristes. Les divergences qui ont opposé dans le même camp, le FFS et d’autres forces démocratiques, n’ont rien à voir avec la contradiction absolue entre les valeurs défendues par le parti d’Aït Ahmed et les objectifs visés par les islamistes exprimés clairement par le FIS. Entre le FFS et d’autres forces démocratiques, la question litigieuse était celle des moyens à mettre en œuvre pour mettre en échec le plan du FIS : fallait-il suspendre le «processus électoral», comme on l’a appelé à l’époque, ou tenter l’aventure de la «régression féconde», pour reprendre une formule qui a cristallisé le débat pendant un moment ? Aujourd’hui, dans un message de condoléances, Ali Benhadj tente de tromper son monde à travers une de ses ruses de guerre qu’il a érigées, lui et ses semblables, en principe de lutte. Il cherche à faire croire qu’il aurait de la sympathie pour Aït Ahmed et pour le FFS, dans l’espoir, évidemment vain, de gagner des partisans au moment où ses rangs ont été disloqués par la force des événements qui ont ouvert les yeux y compris de ses fidèles.
H. A.
Comment (10)
Les commentaires sont fermés.