Est-ce le début de la fin ?
Par Houari Achouri – Est-ce le début de la fin pour le groupe terroriste Daech et pour la stratégie des Etats-Unis et de leurs alliés occidentaux qu’il a servie avec le soutien de pays de la région, principalement la Turquie, le Qatar et l’Arabie Saoudite ? La ville irakienne de Ramadi, que Daech a occupée en mai dernier, est en voie d’être libérée par l’armée irakienne. Ramadi, capitale de la province irakienne d'Anbar, à une centaine de kilomètres de Bagdad, est une position stratégique pour Daech. C’est de cette ville qu’il a fait connaître sa terreur au monde entier. Après les attentats de Paris, le 13 novembre dernier, Daech est devenu la principale cible de la lutte antiterroriste à l’échelle internationale. Les coups qui lui ont été portés en Syrie, depuis le début des frappes de l’aviation russe, se traduisant par des pertes considérables en hommes et en matériel, l’ont considérablement affaibli et ont poussé les chefs de ce groupe terroriste à exécuter dans leurs propres rangs les éléments gagnés par la démobilisation. Quant à Erdogan, son régime commence à être isolé dans les pays occidentaux et au sein du monde arabe. Sa complicité avec Daech est mise en évidence. On a vu comment le déploiement d’une unité de blindés turque dans le nord de l'Irak, sous le couvert d'un programme d'entraînement des forces armées kurdes, a été immédiatement dénoncé par les autorités de ce pays qui l’ont qualifié d’invasion. Plus significatif, c’est le secrétaire général de la Ligue arabe qui déclare, au nom de cette institution, que la présence turque sur le sol irakien constitue une violation du droit international et de la souveraineté irakienne. La Turquie a été contrainte de retirer ses troupes. En parallèle, les pays occidentaux se sont rapprochés de la position russe à propos d’Al-Assad qui n’est plus considéré comme indésirable, y compris par Laurent Fabius, alors qu’il y a peu, il ne voulait même pas entendre parler du président syrien. Par petits pas, la diplomatie occidentale revoit sa démarche à l’égard de ce qui se passe en Syrie et au Moyen-Orient. La psychose d’attentats organisés par Daech n’est pas étrangère à ce revirement. La menace grandit en Europe, notamment avec la période des fêtes de fin d’année et les alertes se multiplient à propos d'attaques suicides à l’explosif et de fusillades dans des lieux fréquentés, comme ce qui s’est passé à Paris.
H. A.
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