Toufik et les amphibiens
Par M. Aït Amara – L’excroissance du FIS, Hassan Aribi, a tout l’air d’avoir été – lui aussi – téléguidé pour parasiter l’«intrusion médiatique» du général à la retraite Toufik dans l’affaire du général Hassan, jugé pour avoir accompli une mission secrète commandée par sa hiérarchie. Les quelques articles «anonymes» imposés à certains journaux pour dénigrer l’ancien chef du DRS et le signal donné à un ou deux amphibiens pour coasser n’ayant pas eu l’écho escompté, une nouvelle marionnette politique, imberbe mais néanmoins salafiste, est actionnée pour souffler dans le ballon de baudruche troué. Dans une déclaration postée sur sa page Facebook, Hassan Aribi confond deux périodes distantes de vingt-trois longues années l’une de l’autre. Ses cordes s’emmêlent, ainsi, dans sa tentative d’ascension vers le sommet de l’Etat, en voulant montrer sa proximité avec les «grands décideurs». D’un côté, cet hypocrite affirme avoir été reçu par le général Toufik chez lui et, de l’autre, il se défend de toute accointance avec les services secrets. «Ensemble (lui et le général Toufik, ndlr), nous avons essayé sérieusement de trouver un moyen d’arrêter l’effusion de sang.» Hassan Aribi ne parle pas du wahhabisme et de son corollaire le terrorisme, importés par lui et ses acolytes d’Arabie Saoudite, au milieu des années 1980, mais de l’arrêt du processus électoral, en janvier 1992, qui a sauvé la République. Hassan Aribi passe, ainsi, du coq à l’âne, en jumelant deux faits distincts et complètement éloignés l’un de l’autre. Bafouillant, perdant ses mots, ne trouvant pas d’excuse valable, d’argument plausible à son irruption maladroite, il ergote et fait capoter la mission pour laquelle il semble avoir été mandaté. Sa sortie ratée ira rejoindre la série de flops au fond du tiroir des tireurs de ficelles, en attendant que d’autres automates comme lui soient mis en marche pour effectuer les mêmes petites besognes. «Je n’ai jamais prétendu être le porte-parole de Toufik», écrit-il. Mais qui donc aurait pu croire que le chef de l’omnipotent Département du renseignement et de la sécurité fît d’un bouffon un interlocuteur du haut de sa mission qui engageait la sécurité nationale ? Hassan Aribi avait-il besoin de rappeler qu’il ne pouvait pas, lui le baladin, parler au nom de l’ancien puissant patron des services spéciaux ? Les petits chants flûtés de tous ces tétrapodes, lorsque le général Toufik était encore aux commandes du DRS, ont laissé place aux bruits nuisibles qui émanent de l’étang dans lequel ces nageurs en eau trouble dont les callosités rugueuses permettent de s’agglutiner au pouvoir font stagner le pays.
M. A.-A.
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