Une pétition internationale pour réclamer une enquête sur la tragédie de Mina en Arabie Saoudite
Au moment où le régime wahhabite d’Arabie Saoudite annonçait la décapitation de 48 militants chiites accusés de «terrorisme», un collectif international de juristes indépendants vient de lancer une pétition à l’adresse des «dirigeants du monde» pour exiger la vérité sur la bousculade meurtrière qui a eu lieu le 25 septembre dernier, et qui a fait plus de 2 236 morts, selon un décompte réalisé par pays, dont 42 Algériens. La commission d’enquête diligentée par le roi Salmane n’a, à ce jour, donné aucun bilan définitif de cet accident et les médias pro-saoudiens ont fait table rase des plaintes qui émanaient de certains pays et avaient même tenté d’attribuer la catastrophe à l’indiscipline des hadjis, voire à «un coup ourdi» par les Iraniens qui auraient l’habitude de manifester à chaque saison de pèlerinage. Les signataires de la pétition dénoncent l’actuel «mur du silence» de Riyad qui, selon eux, est destiné à préparer le «mur de l’injustice» de demain. Ils demandent «instamment et solennellement» au gouvernement saoudien «de ne pas rajouter une ignominieuse perfidie à l’incompétence de certaines de ses autorités», et le pressent à montrer «sans délai» sa compassion envers les victimes et leur famille en répondant aux questions des familles des victimes, à celles des pays concernés, et «celles de l’ensemble des musulmans de la planète et de l’ensemble de la population mondiale». Pour ce collectif, le gouvernement saoudien doit accepter la désignation «immédiate» d’une commission d’enquête internationale indépendante, en accord avec les pays concernés par cette tragédie. Cette commission aura pour mission de réaliser «un travail complet, indépendant et irréprochable», sur l’ensemble des aspects de la bousculade de Mina. En outre, la Cour internationale de justice doit être associée à cette affaire. A défaut de quoi, les initiateurs de la pétition menacent de stigmatiser le gouvernement saoudien comme «direct et unique responsable» de cette tragédie, avec tous les risques de poursuites qui peuvent en découler. Deux semaines avant la bousculade de Mina, la chute d’une grue à la Grande Mosquée de La Mecque avait fait au moins 107 victimes, issues de différentes nationalités. Une société du bâtiment, gérée par la famille Ben Laden a été symboliquement sanctionnée, des responsables techniques auraient même été condamnés et exécutés dans cette affaire, selon la presse arabe. Mais la responsabilité des autorités dans le lancement de travaux d’extension des Lieux saints en pleine période de hadj était totalement évacuée dès le premier jour. Assuré d’une impunité totale grâce à son inféodation à Washington, le régime wahhabite multiplie les atteintes massives aux droits de l’Homme à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, à travers les organisations terroristes qu’il finance, sans compter les crimes de guerre dont est coupable son armée depuis quelques mois au Yémen, avec les bombardements intensifs qui tuent plus de civils que de combattants houthis.
R. Mahmoudi