Le MSP qualifie la révision constitutionnelle de «non consensuelle»
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) considère le projet de la révision constitutionnelle, rendu public aujourd'hui, comme texte «non consensuel» qui émane de la volonté d'un groupe de personnes. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, le parti présidé par Abderrezak Makri exprime une sorte de décision en disant simplement «tout ça pour ça». «Ce projet de loi n'a pas été ce qu'on nous a présenté pendant des mois. Il n'a pas été la réforme promise par ses promoteurs. Il ne reflète que la vision du président de la République et de celle qui sont au tour de lui. Il n'a rien de réformateur, ni de consensuel», écrit Makri pour lequel ce texte de loi n'a rien à voir avec les propositions de la classe politique, y compris les partis du pouvoir et leurs ramifications dans la société civile. Pour le MSP, ce projet n'a nullement tenu compte des propositions écrites et transmises à la commission de Abdelkader Bensalah en 2012 et à laquelle cette formation politique avait participé et ne traduit pas les revendications de l'opposition contenues dans la plate-forme de Mazafran, adoptée en juin 2014. Le parti de Abderrezak Makri décrit ainsi une sorte d'ONVI qui traduit les véritables intentions du pouvoir qui ne sont autres que celles de gagner du temps. Le MSP appuie son constat sans appel par le fait que le régime politique, particulièrement algérien, soit maintenu en l'état. Un régime qui «n'existe dans aucun système politique au monde», poursuit ce parti, proche des Frères musulmans. La particularité de ce régime est que le pouvoir est concentré entre les mains de celui qui n'en a pas la responsabilité, à savoir le président de la République qui n'est comptable devant aucune instance. Le MSP relève dans ce sillage le fait que la majorité parlementaire ne peut toujours pas former son gouvernement, comme cela est pratiqué dans les grandes démocraties. Le MSP estime que la revendication d'une véritable commission nationale indépendante en charge de l'organisation des élections, à tout point de vue et du début jusqu'à l'annonce des résultats, n'a pas été satisfaite. Cette commission, n'est pour le MSP, qu'un clone de celle déjà existante et «qui n'a jamais empêché la fraude». Le MSP réitère une nouvelle fois que le problème du système politique en Algérie n'est pas dans les textes mais plutôt dans la non-application des textes. Le MSP exprime, par ailleurs, sa grande inquiétude quant à la situation sociale des Algériens et les conséquences de la loi de finances sur leur pouvoir d'achat et leurs conditions de vie. Le MSP met en garde contre l'encouragement de l'utilisation du crédit à la consommation sans prévoir une amélioration des revenus des familles. Pour ce parti, le surendettement constituerait une menace pour le système bancaire.
Sonia Baker