Révision de la Constitution : le FLN réclame la suppression de l’article excluant les binationaux
Le Front de libération nationale (FLN) se dit décidé à œuvrer par tous les moyens légaux pour obtenir la modification ou la suppression de l’article 51 du projet de révision de la Loi fondamentale du pays. Le FLN, dont le secrétaire général Amar Saïdani a exprimé, mercredi, sa «satisfaction» quant à ce projet de réforme constitutionnelle, semble «irrité» par cette disposition contenue dans l’article 51 qui exclut les binationaux des hautes fonctions politiques de l’Etat. Après une première salve tirée par Amar Saïdani, c’est au tour de Noureddine Belmaddah, député FLN en Espagne, d’appeler à la suppression de cet article qui va, selon lui, instaurer une «injustice» envers les centaines de milliers d’Algériens installés à l’étranger et qui disposent d’une seconde nationalité. Dans une déclaration mise en ligne aujourd’hui sur son compte Facebook, Noureddine Belmaddah a tenté de rassurer les binationaux en leur affirmant que le FLN «a officiellement demandé» la révision de cet article contenu dans le projet de révision constitutionnelle, dévoilé mardi par le chef de cabinet de la présidence de la République. Un projet vivement critiqué par l’opposition et salué par les partis au pouvoir. L’article 51 stipule que «l’égal accès aux fonctions et aux emplois au sein de l’Etat est garanti à tous les citoyens, sans autres conditions que celles fixées par la loi. La nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’Etat et aux fonctions politiques». C’est, bien entendu, la seconde partie de l’article qui dérange Amar Saïdani et son parti. Le FLN affirme ne pas avoir proposé cet article et assure avoir été derrière l’introduction de l’article 24 bis, qui stipule que «l’Etat œuvre à la protection des droits et des intérêts des citoyens à l’étranger dans le respect du droit international, des conventions conclues avec les pays d’accueil, de la législation nationale et de celles des pays de résidence. L’Etat veille à la sauvegarde de l’identité des citoyens résidant à l’étranger, au renforcement de leurs liens avec la Nation, ainsi qu’à la mobilisation de leur contribution au développement de leur pays d’origine». Ce que l’ex-parti unique considère comme «une victoire» pour les émigrés. Bouteflika, qui a présidé deux conseils restreints dédiés à l’examen du texte avant de le rendre public, va-t-il se déjuger pour satisfaire le FLN et d’autres voix qui s’élèvent contre cet article controversé ? Le FLN, majoritaire au Parlement, va-t-il voter contre cet article ?
Rafik Meddour