Une source diplomatique : «Rabat pratique une stratégie de tension avec tous ses partenaires»
Une source diplomatique algérienne a fustigé la «stratégie de la tension permanente» que le régime de Rabat «pratique avec l'ensemble de ses partenaires, en cas de déconvenue». Dans une déclaration à Algeriepatriotique,notre source indique que la réaction du Maroc, qui vient de décider la suspension de sa participation à toutes les réunions organisées par l'Union européenne et de mettre en quarantaine la délégation de l'UE à Rabat, est symptomatique de l’«état de choc profond» dans lequel se trouve le Makhzen à la suite de l’arrêt rendu le 10 décembre dernier par le tribunal de l'UE annulant l'accord sur la libéralisation des produits agricoles. «Les responsables marocains, explique notre source, comptent user de ce stratagème de "rupture" pour mettre la pression sur la Commission européenne et l'inciter à peser sur la Cour de justice de l'Union européenne en vue de l'annulation dudit arrêt qui reproche à l'UE de ne pas s’être penchée sur "la question de savoir si l'exploitation des ressources naturelles" du Sahara Occidental occupé "se faisait au profit de la population de ce territoire".» Il convient de souligner que le recours introduit par l'UE n'est pas suspensif pour l'exportation des produits issus des territoires sahraouis occupés et qu'il faut attendre l'examen de cette question par la Cour de justice européenne. Notre source rappelle que «la stratégie de la tension qu'affectionne particulièrement notre voisin de l'ouest a été utilisée par le Makhzen en 2013 lorsque l'administration américaine avait voulu étendre la surveillance des droits de l'Homme au Sahara Occidental». Le Maroc avait alors annulé les manœuvres militaires «African Lions 2013». Le régime monarchique de Rabat avait également utilisé cette stratégie «sans vergogne» avec la France «pour créer une crise diplomatique en février 2014 lorsque des policiers français, en gilet pare-balles, ont effectué une descente sur la résidence de l'ambassadeur du Maroc pour interpeller le patron des renseignements marocains, poursuivi pour torture par de nombreux opposants marocains», note encore notre source.
Karim Bouali