Conseil de la nation : Zohra Drif et Yassef Saâdi «éjectés»
Les nouveaux membres, élus et désignés, du Conseil de la nation ont été installés aujourd’hui. Le président sortant du Sénat, Abdelkader Bensalah, a été reconduit dans ses fonctions de deuxième personnage de l’Etat. Le maintien à la tête du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, membre du Conseil national du RND, sonne comme un échec pour le FLN qui voulait récupérer la présidence de la Chambre basse du Parlement au nom de la majorité acquise. Une majorité qu’il n’a pas pu obtenir puisque le RND (43 sièges) le devance toujours. Ainsi, malgré sa maladie et son âge, 74 ans, Abdelkader Bensalah reste le deuxième personnage de l’Etat après le président de la République. En fonction depuis 2002, Bensalah remplace le président Abdelaziz Bouteflika, diminué par un AVC en 2013, dans les grands rendez-vous internationaux et se charge de l’accueil des chefs d’Etat en visite à Alger. Outre l’installation des membres élus lors des élections du 29 décembre dernier, 23 sièges pour le FLN, 18 pour le RND, 4 pour les indépendants, 2 pour le FFS et 1 siège pour E-Fadjr El-Djadid, de nouvelles têtes ont été nommées au tiers présidentiel, à l’instar du professeur Ben Ali Benzaghou, recteur de l’Université USTHB de Bab Ezzouar ; Abdelhak Ben Boulaïd, fils du chahid Mustapha Ben Boulaïd ; Nourreddine Benkortbi, général à la retraite et directeur du cabinet du défunt président Chadli Bendjedid. Deux grandes figurent historiques, Yassef Saâdi, de la Zone autonome d’Alger, et Zohra Drif Bitat, quittent le tiers présidentiel. Le non-renouvellement de leur mandat serait dû, selon certains observateurs, à leurs critiques envers le régime politique actuel. Zohra Drif est allée même très loin dans sa critique en rejoignant le fameux groupe des 19-4 qui a fait une demande d’audience au président de la République pour dénoncer les pratiques de certains membres du gouvernement mais aussi le contenu de la loi de finances pour 2016. Des critiques qui lui ont valu les foudres du régime en place. Dans un discours prononcé après sa reconduction à la tête du Sénat, Abdelkader Bensalah a réaffirmé son engagement à œuvrer à la promotion de l’institution parlementaire, en la hissant à la hauteur des attentes de ses élus. «Je m'engage devant vous à être à la hauteur de la confiance renouvelée», a-t-il assuré. Le deuxième personnage de l’Etat a, par ailleurs, défendu le contenu du projet de révision de la Constitution qu’il qualifie d’important en ce sens qu’il renforce les libertés et l’Etat de droit.
Sonia Baker