L’association Adra appelle à une mobilisation contre l’article 51
L’association Algériens des deux rives et leurs amis (Adra) monte au créneau, à son tour, pour dénoncer l’article relatif aux binationaux. L’association voit dans le projet présenté par Ahmed Ouyahia «la volonté d’une exclusion intellectuelle et identitaire» qui «émerge de certains articles de manière ostentatoire». «De ce fait, note Adra, ce projet de Constitution engendre une rupture du concept d’égalité entre citoyens algériens, principe hérité des valeurs du 1er Novembre et du Congrès de la Soummam.» «D’autre part, ajoute cette association, les dispositions de l’article 51 seraient lourdes de conséquence pour les enfants d’Algérie binationaux», en ce sens que «les hautes fonctions publiques et politiques de l’Etat seraient désormais réservées aux seuls détenteurs de la nationalité algérienne exclusive. Selon Adra, l’article 51 prive six millions d’Algériens de la participation «au développement de leur pays» et l’Algérie «se voit donc amputée d’une grande partie de ses enfants à contrecourant de ce qui se passe dans d’autres pays, notamment face aux défis auxquels notre patrie est confrontée». «Outre la perte en potentiel, estime encore cette association établie en France, cet article viole le principe constitutionnel de la non discrimination énoncé à l’article 29». Adra rappelle, dans une déclaration parvenue à notre rédaction, que «la diaspora algérienne a toujours contribué à l’effervescence politique du pays, notamment lors de la Révolution nationale» et souligne qu’«aujourd'hui encore, les ressortissants algériens sont des acteurs incontournables de la vie politique et économique du pays, et constituent une source de richesse matérielle et intellectuelle dont l'Algérie ne peut se passer». L’association Algériens des deux rives et leurs amis qualifie l’article controversé de «regrettable», estimant que «les autorités algériennes œuvrent ainsi pour la division de l’Algérie en créant une catégorie de sous-citoyens et en reniant une partie de ses enfants». Tout en condamnant et en rejetant «vigoureusement ces articles discriminatoires qui créent des clivages et une hiérarchisation de la population algérienne, portant violemment atteinte à la cohésion nationale», l’association appelle «tous les citoyens algériens, en Algérie, en France et dans le monde à se mobiliser pour faire abroger ces articles inégaux, méprisants et anticonstitutionnels».
Lina S.