L’Espace franco-algérien : «Non à l’article 51 de la Constitution !»
Les Algériens établis à l’étranger sont de plus en plus nombreux à contester l’article relatif aux binationaux dans l’avant-projet de Constitution, présenté par Ahmed Ouyahia. L’Espace franco-algérien se dit carrément «consterné» et «stupéfait» à la lecture de la nouvelle mouture de la Constitution et particulièrement de l’article 51 qui stipule que «la nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’Etat et aux fonctions politiques». «Mais, au-delà de la consternation, nous devons tirer les enseignements de cet inqualifiable renvoi à la citoyenneté de seconde zone d’une partie du peuple algérien», dénonce cette organisation présidée par Akli Mellouli. «En fait, lit-on dans une pétition dont une copie a été adressée à Algeriepatriotique, avec cet article 51, nous nous retrouvons une fois de plus devant un déni de l’histoire, voire une révision de l’histoire». L'Espace franco-algérien pointe une tentative de «nous faire oublier les origines politiques de la guerre de Libération», rappelant que «le parti populaire algérien a été créé en 1936 à Nanterre». «On veut nous faire oublier l’Etoile nord-africaine, la Wilaya 7 et ses courageux militants et on veut nous faire oublier les morts du 17 octobre 1961», s’indignent les premiers signataires, avant de s’interroger, non sans ironie : «Sont-ils sérieux ces rédacteurs de la nouvelle Constitution ?» Pour l'Espace franco-algérien, «l’Algérie appartient à tous ses enfants, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières, et cet infamant article 51 restera gravé dans nos mémoires comme une insulte au passé, un déni du présent et l’hypothèque de l’avenir». Les auteurs de la pétition mettent en avant l’importance du «vivier de compétences» que représentent les Algériens vivant à l’étranger, «dans un monde de plus en plus dur et concurrentiel». «Plus qu’une atteinte aux binationaux, dénoncent-ils encore, c’est une atteinte à l’Algérie et à son peuple». L'Espace franco-algérien, qui réclame le retrait de l’article 51 «discriminant et inégalitaire», estime que «personne ne pourra nous enlever l’indéfectible attachement à notre pays d’origine et n’en déplaise à ceux qui veulent nous rayer d’un coup de crayon, nous saurons faire face à ce nouveau défi».
Sarah L.