Grossière intox
Par R. Mahmoudi – La propagande médiatique a, une nouvelle fois, prouvé son efficacité, en focalisant l’opinion internationale sur cette histoire de «population affamée» par «le régime de Damas» dans la ville syrienne de Madaya, victime d’un siège de plusieurs mois. Tous les journaux et agences de presse ont repris textuellement cette version cousue de fil blanc, sans chercher a priori à authentifier les faits ni même à se demander à qui profite cette désinformation éhontée montrant des enfants et des femmes abandonnés à leur sort. Une fausse pudeur empêche ces faiseurs d’opinion d’y voir un nouvel acte de guerre psychologique, avec son lot d’intox et de manipulation menée par des officines arabes et occidentales, et d’avouer que ces photos sont destinées à choquer les esprits et, par-là, à créer un certain équilibre, à l’effet d’effacer l’image monstrueuse laissée par les actes terroristes abominables revendiqués par les différents groupes islamistes armés activant en Syrie et dans toute la région. Il est clair que, pour ceux qui dirigent cette guerre à distance, le recours à ce type d’opération était le seul moyen pour discréditer l’intervention russe qui a bouleversé la donne et pour réactiver les relais diplomatiques et actionner les ONG pour crier au «crime de guerre». Alors que tout porte à croire que ce sont des photos truquées. Rappelons-nous que l’une des premières scènes d’horreur diffusées par les chaînes de télévision du monde entier, en Syrie, remonte au début du conflit, en 2012. Elles montrait des dizaines de corps entassés dans des sacs blancs, censés être ceux de citoyens syriens de la ville de Houla, bombardée par l’armée régulière. Les médias occidentaux décrivaient, alors, une ville martyre, une «Guernica» syrienne, avant qu’un grand photographe-reporter italien ne mette à nu le mensonge, en reconnaissant parmi ces images des clichés qu’il avait lui-même pris en Irak, certainement lors d’un bombardement… américain.
R. M.
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