Elle tiendra un meeting samedi à Alger : Louisa Hanoune va-t-elle faire des révélations sur Khelil ?
Très critique envers le gouvernement ces derniers mois, Louisa Hanoune continue de susciter de l’intérêt par ses intenses et nombreuses sorties médiatiques. Après sa récente conférence de presse où elle a promis des révélations sur, notamment, les «agissements» de l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil en Algérie en faveur des multinationales et de puissances étrangères, Louisa Hanoune va sortir sur le terrain. La patronne du Parti des travailleurs (PT) tiendra un meeting à la salle de spectacles Sierra-Maestra de la commune de Sidi M’hamed samedi prochain, a-t-on appris d’une source interne au parti. Les thèmes retenus par la pasionaria du PT pour ce meeting sont d’une actualité brûlante : le projet de révision de la Constitution et l’article 51 controversé et dénoncé par les binationaux, l’affaire Sonatrach et la corruption à grande échelle sous l’ère Khelil, la loi de finances 2016 et ses conséquences sur la souveraineté nationale, la question de «qui gouverne en Algérie»… Louisa Hanoune, qui a déjà accusé Chakib Khelil d’avoir travaillé contre les intérêts de son pays, va-t-elle faire le grand déballage en tenant à témoin l’opinion publique ? La responsable du PT, qui subit les foudres du pouvoir depuis qu’elle a élevé sa voix pour dénoncer les «tireurs de ficelles» dans l’ombre, tiendra-t-elle sa promesse ? Selon nos sources, Louisa Hanoune va hausser davantage le ton pour exprimer haut et fort ce qu’elle pense de la situation actuelle du pays qui s’enfonce dans une crise financière des plus critiques, avec la poursuite de la chute du prix du pétrole. La pasionaria du PT va décortiquer l’avant-projet de révision de la Constitution, donner son point de vue sur le renouvellement des membres du Conseil de la nation et l’exclusion de la moudjahida Zohra Drif Bitat du tiers présidentiel pour avoir osé dénoncé le «gouvernement de l’ombre» et s’interroger sur si le président Bouteflika «est mis au courant de tout ce qu’il se passe en Algérie». Louisa Hanoune a critiqué certaines dispositions de l’avant-projet de révision constitutionnelle, notamment la différenciation faite entre la langue arabe à la fois «officielle et langue de l’Etat» et tamazight «officielle tout court». Elle est cependant pour l’article 51 qui stipule que «la nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’Etat et aux fonctions politiques». «Nous estimons nécessaire qu’il y ait des garde-fous. Rappelez-vous, des ministres ayant la double nationalité ont siégé dans plusieurs gouvernements. Je ne vais pas traiter les binationaux de tous les noms d’oiseaux ou sur le fait qu’ils ne sont pas nationalistes et patriotiques, loin de là», a-t-elle souligné, appelant dans la foulée à lutter contre l’intrusion de la «mafia» au sein des institutions de l’Etat. Louisa Hanoune reste insatisfaite de cet avant-projet de révision constitutionnelle. La patronne du PT estime que le Parlement n’a pas eu les pouvoirs espérés par les partis de l’opposition et que le pouvoir exécutif entre les mains du président de la République écrase tous les autres pouvoirs (judiciaire et législatif). A rappeler que Louisa Hanoune avait participé aux consultations sur la révision constitutionnelle menées par Ahmed Ouyahia en été 2014.
Sonia Baker