Le FFS survivra-t-il ?
Par R. Mahmoudi – Le FFS renoue peu à peu avec le discours d’opposition qui était le sien du vivant de son fondateur, Hocine Aït Ahmed. C’est ce qui ressort de la tonalité dont est empreinte la première déclaration prononcée par son premier secrétaire depuis l’enterrement du «zaïm», consacrée à la révision de la Constitution. Contre toute attente, Mohamed Nebbou a estimé que le changement constitutionnel en cours «n’apporte aucune réponse et ne peut apporter aucune réponse qui puisse s’attaquer aux causes véritables de la crise». Le ton devient plus alarmiste et plus radical contre le pouvoir, lorsque ce même responsable au verbe d’habitude modéré ajoute qu’il est difficile de se convaincre que le pouvoir en place «croit sérieusement qu’avec une révision constitutionnelle, il va faire face aux problèmes déjà là et à ceux qui s’annoncent dans le sillage de la crise économique liée à la baisse des revenus de la rente pétrolière». Il met en garde sur le fait que «nous sommes face à une situation de précarité générale qui a déjà coûté très cher au pays et qui menace d’emporter ce qui lui reste d’unité et de stabilité». On ne sait pas si ce repositionnement brusque est seulement un des effets de la longue semaine de deuil et de communion avec l’esprit Aït Ahmed qui venait de nous quitter, laissant un parti totalement désemparé, ou le fruit «amer» d’une expérience inaboutie avec le pouvoir. En déclarant que l’espoir et le changement démocratique «ne viendront pas des manœuvres bureaucratiques du pouvoir, mais d’un véritable élan de la société pour réaliser le consensus le plus large possible et entamer un processus constituant en faveur de la deuxième république», le premier secrétaire du parti laisse entendre que le FFS gagnerait plus à capitaliser l’engouement populaire exceptionnel qui a marqué les funérailles du chef historique. Il tourne ainsi le dos à la recherche d’un consensus national auprès des partis au pouvoir. Mais c’est vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué que de croire qu’un parti comme le FFS puisse survivre longtemps à un leader avec lequel il faisait un.
R. M.
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