Un dissident de Jil Jadid accuse Echorouk de désinformation
Un des anciens dissidents de Jil Jadid, Amine Belhocine, poursuivi en justice avec deux autres cadres par le président du parti, a dénoncé des manipulations médiatiques «malsaines» qu’il impute au quotidien arabophone Echorouk au sujet de cette affaire. Dans une déclaration parvenue à la rédaction, l’ex-membre de la direction de Jil Jadid explique que ce journal avait anticipé sur la condamnation des trois adversaires de Sofiane Djilali, avant même que le tribunal de Chéraga ne prononce son verdict. Selon lui, le président du parti a exploité des informations distillées par Echorouk, lequel avait, dans deux articles, évoqué une condamnation définitive des trois accusés et annoncé que ces derniers auraient nié tout en bloc lors du procès, «alors qu’aucun jugement n’avait encore été rendu», s’indigne Amine Belhocine. Ce dernier accuse explicitement le journal de vouloir influer sur l’instruction de l’affaire et d’être animé par une volonté de «désinformer l’opinion publique». Cet ancien cadre de Jil Jadid affirme que les accusés ont nié l’accusation de diffamation qui est portée contre eux par le président du parti dans sa plainte, mais disent assumer la motion de protestation qu’ils avaient signée et qui contenait un diagnostic de la situation générale du parti. La preuve de cette désinformation, Amine Belhocine et un de ses camarades, Zineddine Bouarouia, ont été, en effet, acquittés par le tribunal de première instance qui a rendu son verdict aujourd’hui mercredi. Seul l’ancien porte-parole du parti, Sofiane Sekhri, d’après un communiqué de Jil Jadid rendu public, a été condamné à une peine de 30 000 DA d’amendes, et compte faire appel. D’un ton mesuré, Amine Belhocine demande à Sofiane Djilali des excuses publiques pour ses «accusations fallacieuses» contre ses trois anciens collaborateurs et pour la campagne «virulente» qu’il a menée pour «attenter à leur réputation». Il regrette, enfin, que cette affaire soit un précédent dans la vie politique algérienne, tout en exprimant son attachement à ses principes et à la cause pour laquelle il s’est dévoué.
R. Mahmoudi