Sarkozy s’en prend encore à l’Algérie et l’accuse d’avoir «saboté» l’Union pour la Méditerranée
La nouvelle sortie anti-algérienne de l’ancien président français Nicolas Sarkozy a été abondamment commentée par les médias marocains. Se faisant l’avocat du Makhzen lors d’une conférence animée au Centre émirati des études et recherches stratégiques, moyennant financement, le chef de file de l’ex-UMP a reproché à l’Algérie de maintenir sa frontière terrestre fermée avec son voisin de l’ouest. Selon les médias marocains, Nicolas Sarkozy aurait estimé que «cette fermeture des frontières a joué contre une nécessaire intégration maghrébine au moment où le Maroc, par la voie qu’il a suivie sous le règne de Mohammed VI, a tout fait pour s’imposer en modèle de développement économique et social, et en acteur incontournable pour la sécurité et la stabilité d’une région très sensible». Le prédécesseur de François Hollande aurait, également, soutenu que l’«entêtement de l’Algérie n’a pas joué seulement contre l’intégration régionale au Maghreb, mais également contre de grandes initiatives dans le pourtour méditerranéen». Ainsi, Alger aurait «fait capoter le projet de l’Union pour la Méditerranée», aurait encore affirmé Nicolas Sarkozy, qualifié par les médias marocains d’«ancien chef d'Etat qui connaît les sujets dont il parle et qui a eu entre les mains des dossiers confidentiels». Les médias marocains qui rapportent l’information, s’enorgueillissent, par ailleurs, de ce que Nicolas Sarkozy ait dénoncé «une chose inacceptable» en évoquant un «micro-Etat» et «une entité étrangère», en parlant du Sahara Occidental occupé. Selon nos confrères marocains qui ont couvert l’événement – ou qui en ont eu des échos –, Sarkozy aurait affirmé qu’il «était» et qu’il «est toujours pour la marocanité du Sahara» depuis qu’il a «visité Laâyoune en 1991». Les propos de celui qui a fait assassiner Mouammar Kadhafi et transformé la Libye en un terrain de guerre livré aux hordes terroristes, confirment la ligne foncièrement pro-marocaine du parti que préside cet homme politique français dont un éventuel retour aux affaires en 2017 met toute la région de la Méditerranée en danger. Nous évoquions dans un article précédent le rôle que tente de jouer une de ses anciennes plus proches collaboratrices, Rachida Dati, connue surtout pour ses frasques, pour faire annuler la décision de l’Union européenne sur l’accord agricole qui la lie au Maroc. Nicolas Sarkozy n’en est pas à son premier dérapage. Ses attaques récurrentes contre l’Algérie et son penchant avoué pour le régime monarchique de Rabat, qui permet à la France d’avoir un pied au Maghreb, laissent penser qu’Alger fera tout pour qu’il ne remette pas les pieds à l’Elysée dans un peu plus d’un an. D’où le rapprochement sans précédent entre l’Algérie et la France sous la présidence du socialiste François Hollande, quand bien même les deux pays divergent diamétralement sur le dossier syrien.
M. Aït Amara