L’ambassadeur de Chine : «Prêts à financer l’économie algérienne»
L’ambassadeur de Chine à Alger, Yang Guangyu, assure que Pékin est disposé à accompagner l’Algérie dans sa volonté de diversifier son économie. «Nous sommes prêts à financer l’économie algérienne», a-t-il affirmé aujourd’hui lundi lors d’une conférence de presse. L’ambassadeur de Chine à Alger affirme que les entreprises de son pays sont prêtes à «partager leur expérience réussie dans le domaine de l’industrialisation avec leurs partenaires algériens». «Nous sommes conscients que l’Algérie se trouve à un moment crucial et s’est engagée dans une transition de diversification économique. La Chine a réalisé avec succès une transition à l’industrialisation. Nous avons tiré des leçons et sommes prêts à les partager avec nos amis algériens», a-t-il souligné, se réjouissant des efforts déployés par l’Algérie pour améliorer le climat des affaires. En concurrence directe avec les Français, les Chinois ont réussi à se placer en 2014 comme premier fournisseur de l’Algérie. Et en ces temps de vaches maigres, ils veulent renforcer leur position privilégiée en contribuant au financement de l’outil de production national. Comme première contribution, les Chinois vont financer le méga-projet de port industriel à El-Hamdania dans la wilaya de Tipasa. Le Groupe public national des services portuaires et deux compagnies chinoises ont signé, dimanche dernier à Alger, un protocole d’accord portant sur la création d’une société mixte pour la réalisation du projet. Le coût de ce projet est estimé à 3,3 milliards de dollars. Il sera financé à travers un crédit chinois à long terme. Et ce n’est pas tout. Les Chinois sont disposés à d’autres financements plus importants. L’ambassadeur le fait savoir en assurant qu’il y a possibilité de développer davantage la coopération financière entre les deux pays. Il a, en effet, salué la décision récente de la Banque d’Algérie d’effectuer en yuans (monnaie chinoise) le paiement des importations algériennes auprès de la Chine. L’ambassadeur a indiqué que la Chine avait annoncé lors du deuxième sommet sino-africain, tenu en décembre dernier à Johannesburg (Afrique du Sud), la mise en place d’un fonds de 60 milliards de dollars pour l’investissement en Afrique dans les trois années à venir. Cet argent sera utilisé pour la réalisation, dans le continent africain, de dix programmes adoptés par ce sommet. Il s’agit, entre autres, de programmes d'industrialisation, de modernisation agricole, d'infrastructures, de coopération financière, de promotion du commerce et d'investissement et du développent vert. L’Algérie et la Chine ont signé en avril 2015, lors de la visite officielle du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en Chine, une vingtaine d’accords de coopération et mémorandums d'entente dans les domaines minier, sidérurgique, électroménager, hôtelier, mécanique, agricole, de la fabrication du ciment et des transports maritimes. L’ambassadeur assure que ces projets «avancent bien». Plusieurs autres projets ont été prévus dans les domaines des énergies renouvelables, de la production automobile et des minerais. Les deux pays vont identifier des projets en Algérie pouvant entrer dans le cadre de ces dix programmes. Affectée par la chute des prix du pétrole, l’Algérie peut compter sur la Chine pour le financement de son économie dans les trois prochaines années.
Sonia Baker