Ministre des syndicats
Par Houari Achouri – Nouria Benghebrit est-elle ministre de l’Education ou ministre des syndicats de l’éducation ? On peut le savoir en comparant le temps qu’elle passe à tenir des réunions avec les représentants des travailleurs de son secteur pour trouver des solutions à leurs problèmes et donner satisfaction à leurs doléances avec celui réservé aux aspects directement liés à la mission de l’école algérienne qui place l’élève au centre de toutes les préoccupations et lui garantit un enseignement de qualité. Ce mercredi, elle recevra les syndicalistes de la Coordination nationale des adjoints de l'éducation, pour étudier leurs revendications socioprofessionnelles, qui, par ailleurs, sont certainement tout à fait légitimes, puisqu’elles concernent la promotion de cette catégorie de travailleurs et leur retraite. Il faut préciser que ce n’était pas le seul argument des syndicalistes pour se faire inviter par la ministre, ils en avaient un autre, de poids : l'appel à la grève et au sit-in, programmés pour aujourd’hui, lundi, devant l'annexe du ministère de l'Education nationale, à Alger. Le prix à payer par la ministre pour obtenir l’annulation de cet appel est évidemment pris sur l’investissement dans l’amélioration du niveau de l’enseignement dispensé aux élèves. Les réunions avec les syndicats et la préparation des dossiers à examiner exigent des journées entières qui sont, en effet, enlevées au programme de travail consacré au domaine strictement pédagogique pour lequel un retard énorme a été constaté et qu’il faut en urgence combler. Nouria Benghebrit est devenue la ministre des syndicats qui ont ainsi réussi à la dévier de son travail initial et principal qui vise à hisser l’enseignement de base en Algérie à la hauteur des besoins du pays et à la hauteur aussi de ce qui se fait dans les pays développés. Du coup, l'école n'avance pas. L’année 2016 et les deux ou trois années suivantes ont la particularité de faire tomber l’examen du bac et celui du BEM dans le contexte du Ramadhan. Comment s’y prendre pour que les promotions concernées ne soient pas sacrifiées à l’improvisation pour faire face à cette situation ? Il serait bon que la ministre en discute avec ses interlocuteurs mercredi.
H. A.
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