Christiane Taubira incarnait la naïveté judiciaire qui inhibe la lutte contre le terrorisme islamiste
La démission de la ministre française de la Justice n’est pas une surprise. Chrisitiane Taubira, qui incarne la naïveté judiciaire face au phénomène du terrorisme islamiste, allait représenter une entrave dans la nouvelle orientation politique de François Hollande qui parle d’«éradiquer» ce phénomène et de mener une lutte sans merci contre les auteurs des menaces contre la France. Incarnant la gauche droit-de-l’hommiste extrémiste qui a permis aux groupes islamistes armés de prospérer et de se renforcer dans le monde, au nom du sacro-saint – mais néanmoins ambigu – respect de la «légalité», Chrisitiane Taubira a confirmé, lors de sa récente visite à Alger, sa proximité avec le camp des zélateurs du «qui tue qui». En demandant aux autorités algériennes de faire preuve de plus de coopération dans le dossier des moines de Tibhirine, l’ex-garde des Sceaux a fait preuve d’un manque de volonté flagrant dans la lutte contre le terrorisme, contredisant ainsi le président et le chef du gouvernement français qui évoquent désormais, sans hésitation, la nécessaire «éradication» de celui-ci. Une position ferme et intransigeante qui avait valu aux autorités algériennes dans les années 1990 d’être montrées du doigt et accusées d’«atteintes aux droits de l’Homme». Le départ forcé de celle qui, à force de trop tirer sur la corde, s’est mise à dos et la droite et l’écrasante majorité des militants de son propre camp, et son remplacement par le président de la commission de lois au Parlement, Jean-Jacques Urvoas, réputé proche de Manuel Valls, fait pencher la balance du côté des responsables politiques français qui ont décidé, enfin, d’adapter l’arsenal judiciaire de la France au péril terroriste. L’Algérie a, depuis le début de l’éruption de la violence dans le pays, appelé les capitales occidentales à resserrer l’étau autour des filières islamistes qui avaient trouvé refuge en Europe et aux Etats-Unis. Mais une vision étriquée, des intérêts étroits et une ignorance totale de la menace que le phénomène du terrorisme islamiste représentait pour le monde, tant qu’il était confiné à l’intérieur des frontières algériennes – grâce à l’efficacité des services de sécurité et à la résistance des Algériens –, ont empêché une lutte efficace contre les GIA et donné naissance à une multitude de groupes armés qui infestent, aujourd’hui, l’ensemble de la planète. Cette démission peut-être perçue comme un nouvel échec pour le «qui tue qui» et ceux qui continuent, malgré les tragiques et sanglants attentats de Paris, de se cacher derrière des arguments fallacieux pour cacher aux peuples européens, français et belge en tête, leur complicité dans la propagation de la violence terroriste dans cet espace qui a longtemps servi de base arrière pour les actes criminels commis en Algérie et ailleurs.
M. Aït Amara